Se coucher tard pourrait augmenter le risque de diabète de type 2

21/09/2023 Par Marielle Ammouche
Diabétologie
D'après une vaste étude prospective, les personnes qui se couchent tard et se lèvent tard auraient un risque de diabète accru de 19%, après prise en compte de tous les facteurs de risque socio-démographiques et liés au mode de vie.

  Parmi les nombreux facteurs de risque qui sont liés au diabète, le style de vie a une place importante. Des auteurs américains ont orienté leur recherche sur un domaine jusque-là peu étudié, le chronotype, qui correspond au moment du coucher et du réveil d’une personne. Ainsi, les personnes ayant un chronotype du soir correspondent aux « couche-tard » qui se lèvent tard ; alors que les personnes qui se couchent et se lèvent tôt sont classées dans le chronotype du matin. L’objectif de cette étude était aussi d’analyser les liens entre chronotype et comportements liés au mode de vie (alimentaires, IMC, alcool, tabac, sommeil, etc.), et leur impact sur le diabète. Pour leurs travaux, les auteurs se sont appuyés sur la Nurses’ Health Study II, et ont inclus 63 676 infirmières âgées de 45 à 62 ans sans antécédents de cancer, de maladie cardiovasculaire ou de diabète, qu’ils ont suivies prospectivement entre 2009 et 2017. Le chronotype a été défini à l’aide d’un autoquestionnaire. 11 % des infirmières participantes ont été classées comme ayant un chronotype du soir, 35 % du matin, et les autres ont été classées « intermédiaires ». Au cours du suivi (469 120 années-personnes),1 925 cas de diabète sont survenus. Les analyses ont alors mis en évidence que les infirmières ayant un chronotype du soir étaient plus susceptibles de signaler des comportements de style de vie malsains, et présentaient un risque de diabète accru par rapport à celles ayant un chronotype du matin. Ainsi, par rapport au chronotype du matin, le risque relatif (HR) ajusté pour le diabète était de 1,21 (IC : 1,09 à 1,35) pour les sujets ayant un chronotype « intermédiaire », et de 1,72 (IC, 1,50 à 1,98) pour ceux ayant un chronotype du soir, après ajustement pour les facteurs sociodémographiques, le travail posté et les antécédents familiaux de diabète. En outre, la prise en compte de l’IMC, de l’activité physique, de l’alimentation et d’autres facteurs modifiables liés au mode de vie a atténué une partie, mais pas la totalité, du risque accru de diabète. Ainsi, lorsque l’on prenait en compte l'IMC, le HR était de 1,31 (IC, 1,13 à 1,50) entre chronotypes du matin et du soir. Et il était de 1,54 (IC, 1,34 à 1,77) et 1,59 (IC, 1,38 à 1,83) pour l'activité physique et la qualité de l'alimentation, respectivement.     Et lorsque tous les facteurs mesurés liés au mode de vie et aux facteurs sociodémographiques étaient pris en compte, cela aboutissait à une association réduite mais toujours positive, avec un HR de 1,19 (IC, 1,03 à 1,37).

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