Une étude analysant les effets de l’intensification de la glycémie dans un contexte hospitalier de soins intensifs a également dû être interrompue du fait d’une augmentation des décès. Les hypoglycémies sont donc considérées par certains comme un mécanisme plausible de ces effets secondaires. Cependant, une autre étude, l’étude BARI-2D, n’a pas trouvé d’association entre les hypoglycémies graves et l’augmentation de la morbidité cardiovasculaire ainsi que de la mortalité cardiovasculaire. Le débat reste donc ouvert sur le rôle des hypoglycémies sévères et les complications cardiovasculaires. L’étude VADT (Veterans Affairs Diabetes Trial) était un essai randomisé, contrôlé, multicentrique, qui a analysé les effets du contrôle glycémique intensif sur les complications macro et micro-vasculaires chez les anciens combattants diabétiques de type 2. L’étude avait inclus 1 791 vétérans âgés de 60.5 ± 9 ans qui avaient un diabète mal contrôlé puisque leur hémoglobine glyquée moyenne était de 9.4 ± 2 %. Le diabète avait 11.5 ± 7.5 années d’ancienneté et les patients avaient ou non des facteurs de risque cardiovasculaire connus et avaient ou non une pathologie cardiovasculaire préalable. Ils ont été randomisés soit dans un bras de traitement intensif visant une hémoglobine glyquée < 7 %, soit dans un bras de prise en charge standard avec une hémoglobine glyquée < 8.5 %. Les résultats ont été publiés en 2009. Les auteurs ont fait une analyse post-hoc pour évaluer si la survenue d’une hypoglycémie sévère dans les 3 mois précédents était associée ou non à une augmentation d’un événement cardiovasculaire grave. Le taux d’hypoglycémie sévère dans le groupe intensif était de 10.3 pour 100 patients/année alors qu’il était de 3.7 pour 100 patients/année dans le groupe standard (p < 0.001). En analyse multivariée, l’utilisation d’insuline au début de l’étude, la présence d’une protéinurie et d’une neuropathie autonome étaient des facteurs de risque indépendants d’hypoglycémie grave alors qu’un IMC supérieur était protecteur. Une hypoglycémie grave dans les 3 mois précédents était associée à une augmentation du risque d’événement cardiovasculaire grave (p = 0.032), de mortalité cardiovasculaire (p = 0.012) et de mortalité totale (p = 0.024). Cependant l’augmentation de risque de mortalité totale était relativement supérieure dans le groupe standard en comparaison du groupe intensif (p = 0.019). L’association entre les hypoglycémies sévères et les événements cardiovasculaires augmentait significativement lorsque le risque cardiovasculaire global augmentait (p = 0.012). Un épisode hypoglycémique sévère dans les 3 mois précédents est donc associé à une augmentation du risque d’événement cardiovasculaire majeur, de mortalité cardiovasculaire et de mortalité globale et cela quel que soit le groupe de traitement. Le traitement standard augmente encore le risque de mortalité globale après hypoglycémie sévère.
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