L’étude Nurses’Health Study (2002-2012), l’étude Nurses’Health Study II (1995-2013) et la Health Professionnals Follow-up Study (1996-2012) ont permis de suivre 146 519 participants qui n’avaient ni diabète, ni maladie cardiovasculaire, ni cancer au début de l’étude et d’analyser la probabilité de développer un diabète en fonction de la présence ou non d’AOS. A l’inverse, le risque de développer des AOS a été analysé en fonction du statut diabétique chez 151 194 participants qui n’avaient pas d’AOS, de maladie cardiovasculaire ou de cancer au début de l’étude. Dans les 3 cohortes, les diagnostics de diabète et d’AOS étaient identifiés par des auto-questionnaires validés. Des résultats identiques ont été observés dans les 3 cohortes. Dans l’analyse poolée, 9 029 cas de diabète sont survenus au cours du suivi. Après prise en compte des facteurs confondants, le hazard ratio pour la survenue d’un diabète était de 2.06 (IC 95 % : 1.86 à 2.28) en comparant ceux qui avaient des AOS versus ceux qui n’en avaient pas. L’association était atténuée mais restait statistiquement significative après ajustement pour le tour de taille et l’IMC (HR = 1.37 ; 1.24 à 1.53), le risque le plus élevé de diabète étant observé pour les AOS concomitantes d’un endormissement diurne (HR = 1.78 ; 1.13 à 2.82). Dans la seconde analyse, 9 364 cas de survenue d’AOS ont été observés au cours du suivi. En comparaison avec ceux qui n’avaient pas de diabète, le HR multivarié pour les AOS est de 1.53 (1.32-1.77) chez les diabétiques. Après ajustement pour l’IMC et le tour de taille, l’association est atténuée (HR = 1.08 ; 1-1.16) ; cependant, une augmentation du risque est observée chez ceux qui ont un diabète et qui prennent de l’insuline en comparaison des non-diabétiques (HR = 1.43 ; 1.11-1.83), particulièrement chez les femmes. En conclusion, les apnées obstructives du sommeil sont associées de manière indépendante à une augmentation du risque de diabète alors que le diabète insulino-traité est associé de manière indépendante à un risque supérieur d’apnées obstructives du sommeil, particulièrement chez les femmes. Il est donc indispensable de prévenir et de traiter les AOS chez les diabétiques et le diabète chez les patients ayant des AOS. Reste maintenant à mieux comprendre les mécanismes qui expliquent cette association.
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