Ces données, qui restent préliminaires, ont été publiées le 12 mars dans la revue Nature Communications. L’objectif, à long terme, est d’aider certains patients présentant, par exemple, une pathologie des cordes vocales ou ayant été opérés du larynx, à retrouver l'usage du langage.
Forme-t-on trop de médecins ?

Fabien Bray
Oui
Je vais me faire l'avocat du diable. On en a formés trop peu, trop longtemps. On le paye tous : Les patients galèrent à se soigne... Lire plus
Le patch en question est un petit carré de quelques centimètres de côté, et ne pesant que 7,2 g, qui "détecte certains mouvements musculaires (qui) sont ensuite convertis en signaux électriques et traités par un algorithme (...) capable de reconnaître des mots et de les traduire en langage", selon un communiqué de la revue. Ce dispositif, qui utilise l'intelligence artificielle, se base sur les mouvements des muscles du larynx mais pas sur les cordes vocales. Il est donc susceptible de parvenir un jour à les remplacer en partie.
Toutefois, les chercheurs préviennent qu'il faudra encore des années avant qu'un tel dispositif puisse éventuellement aider des patients dans la vie réelle. Il n'a été, pour l'heure, testé que sur huit personnes et celles-ci n'avaient pas de problème de langage. Surtout, le patch n'est pour l'heure susceptible de ne reproduire que des phrases qui ont déjà été enregistrées dans sa mémoire. Dans le cadre de l'étude, il s'agissait de phrases comme "Joyeux Noël" ou "Je t'aime".
Cette contrainte "limite les applications de notre dispositif", a reconnu auprès de l'AFP Ziyuan Che, chercheur à l'université de Californie à Los Angeles (UCLA) et principal auteur de l'étude. Mais ces premières données sont prometteuses, assure le chercheur. Ainsi, le dispositif a reconnu ce que voulaient dire les personnes dans 95% des cas. Selon lui, des algorithmes plus élaborés pourraient un jour permettre au patch de produire des phrases "sans la nécessité de pré-enregistrer les signaux vocaux".
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