Un rapport parlementaire préconise l’interdiction des nitrites dans la charcuterie
Leur effet cancérogène, en particulier dans le cadre des cancers colorectaux, est bien établi. Un rapport parlementaire sur les sels nitrités dans l’industrie agroalimentaire conclut à la nécessité de mettre fin à ces additifs dans la charcuterie à l’horizon 2025. Les sels nitrités sont présents dans les trois quarts des produits de charcuterie de grande distribution, servant comme conservateurs et fixateurs de couleurs. "Il existe aujourd’hui une certitude scientifique : la charcuterie nitrée est cancérigène pour l’Homme", écrivent ainsi les trois rapporteurs, les députés Richard Ramos, Barbara Bessot-Ballot, et Michèle Crouzet. Le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont classé, en 2015, la charcuterie comme "cancérigène avéré pour l’homme". 3.880 cancers du côlon et 500 cancers de l’estomac seraient attribuables à cette consommation en France en 2015. En conséquence, Santé Publique France recommande de ne pas dépasser 150 grammes de charcuterie par semaine (trois tranches de jambon blanc). Mais 63 % des Français dépassent ce seuil. "Il est certain que les charcuteries sont cancérogènes et que les nitrites et nitrates ajoutées causent, ou à tout le moins, renforcent cette cancérogénicité. Or, il est parfaitement possible de produire une charcuterie de qualité sans nitrites, ni nitrates ajoutés et parfaitement sûre d'un point de vue bactériologique", précisent les députés. S’appuyant sur de nombreuses expertises, ils préconisent donc d’interdire l’utilisation des additifs nitrés "dans la charcuterie à compter du 1er janvier 2023 pour les produits à base de viande non traités thermiquement (produits salés ou saumurés crus et les produits à base de viande traditionnels en salaison sèche et autres produits saumurés de manière traditionnelle) et à compter du 1er janvier 2025 pour l’ensemble des produits de charcuterie". Ils ajoutent qu’il sera nécessaire d’"accompagner cette transition par la mise en place d’un fonds public destiné à soutenir l’adaptation des outils de production des transformateurs, en particulier artisans, très petites entreprises (TPE) et petites et moyennes entreprises (PME)". Foodwatch, Yuka et la Ligue contre le cancer ont salué ces conclusions. En particulier Axel Kahn, président de la Ligue contre le cancer a souligné : "Avec près de 4.000 cas de cancers colorectaux et de l'estomac par an imputés à la charcuterie nitritée, la Ligue contre le cancer accueille favorablement un rapport parlementaire qui vise à réduire ce nombre de cancers évitables."
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