On estime que 140 millions de femmes dans le monde utilisent une contraception hormonale, ce qui correspond environ à 13 % des femmes entre l’âge de 15 et 49 ans. Au Danemark, ce pourcentage a augmenté, passant de 24 % en 1995 à 39 % en 2012.
On sait que les estrogènes favorisent le développement d’un cancer du sein alors que le rôle des progestatifs est plus complexe. Si des études cas-témoins ont montré des associations positives entre l’utilisation d’une contraception orale et le risque de cancer du sein, ces études ont généralement été faites à partir de femmes prenant des contraceptifs hormonaux contenant des doses d’estrogènes supérieures à celles qui sont utilisées aujourd’hui et avant la mise à disposition de nouveaux progestatifs et des nouvelles voies d’administration des hormones contraceptives. Les méthodes nouvelles comme les stérilets au lévonorgestrel, les patchs contraceptifs, les anneaux vaginaux, les implants progestatifs et les injections sont maintenant utilisées chez presque 1/3 des femmes qui prennent des contraceptions hormonales. Afin de faire le point sur l’association entre le risque de cancer du sein et les contraceptions hormonales modernes, une étude de cohorte prospective nationale, impliquant toutes les femmes du Danemark âgées de 15 à 49 ans, qui n’avaient pas de cancer ou d’événement veineux thrombo-embolique et qui n’avaient pas reçu de traitement pour l’infertilité, a été mise en place. Des registres nationaux ont permis d’obtenir des informations individuelles actualisées sur l’utilisation d’une contraception hormonale, sur les diagnostics de cancer du sein et sur des facteurs confondants potentiels. Chez les 1.8 million de femmes qui ont été suivies pendant environ 10.9 années, soit un total de 19.6 millions X personne/année, 11 517 cas de cancer du sein sont survenus. En comparaison des femmes qui n’ont jamais utilisé de contraception hormonale, le risque relatif de cancer du sein chez les femmes utilisant actuellement ou ayant récemment utilisé une contraception orale, était de 1.2 (IC 95 % = 1.14-1.26). Ce risque augmentait passant de 1.09 (0.96-1.23) lorsque l’utilisation était < 1 an, à 1.38 (1.26-1.51) lorsque l’utilisation dépassait 10 ans (p = 0.002). Après l’arrêt de la contraception orale, le risque de cancer du sein restait augmenté chez les femmes qui avaient utilisé une contraception hormonale pendant plus de 5 ans en comparaison des femmes qui n’avaient pas utilisé de contraception hormonale. Les estimations du risque associé à l’utilisation actuelle ou récente de différentes combinaisons estroprogestatives orales variaient, passant de 1 à 1.6. Les femmes qui utilisaient actuellement ou avaient utilisé de façon récente les stérilets à progestatifs avaient aussi un risque supérieur de cancer du sein en comparaison des femmes qui n’avaient jamais utilisé de contraception hormonale (risque relatif = 1.21; 1.11 à 1.33). Il faut néanmoins souligner que l'augmentation absolue globale des cancers du sein diagnostiqués chez les utilisatrices actuelles et récentes de contraceptif hormonal quel qu’il soit était de 13 (10 à 16) pour 100 000 années x personne, soit environ 1 cancer du sein supplémentaire pour 7690 femmes utilisant une contraception hormonale pendant 1 an !
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