Les patients qui ont une corticothérapie au long cours sont à risque de développer une insuffisance surrénale au cours du traitement. Une équipe danoise a étudié la prévalence de l’insuffisance surrénale induite par la prednisolone dans la situation clinique particulière des patients qui reçoivent une faible dose (5 mg par jour) de prednisolone, une dose qui, en elle-même, est considérée comme insuffisante pour couvrir les besoins en glucocorticoïdes au cours d’un stress.
L’étude transversale a porté sur 42 patients (dont 29 femmes) porteurs d’une polyarthrite rhumatoïde, âgés de 36 à 86 ans et traités par 5 mg de prednisolone par jour depuis au moins 6 mois (médiane 66 mois ; extrêmes de 6 à 444 mois). La fonction surrénalienne a été évaluée par un test au Synacthène® à 250 µg réalisé au moins 48 heures après l’arrêt de la prednisolone. Le seuil pour considérer la fonction surrénalienne comme normale dans ce laboratoire était d’obtenir un cortisol libre plasmatique ≤ 420 nmol/l (155 ng/ml) 30 minutes après l’injection de Synacthène®. Globalement, 20 des 42 patients (48 %) avaient une réponse surrénalienne insuffisante après Synacthène®. Si l’on ne considérait que les patients qui n’avaient pas reçu de corticothérapie concomitante quelconque au cours des 3 derniers mois, 13 des 33 patients (39 %) avaient une réponse insuffisante. Les concentrations d’ACTH étaient généralement basses et les anticorps anti-surrénaliens étaient négatifs, ce qui indiquait bien qu’il s’agissait d’une insuffisance corticotrope. Il n’y avait pas de corrélation entre la durée du traitement et la réponse du cortisol 30 minutes après Synacthène®. La fonction surrénalienne ne dépendait pas du sexe ou de la séropositivité pour la polyarthrite rhumatoïde. En conclusion, chez les patients qui prennent 5 mg par jour de prednisolone pour une polyarthrite rhumatoïde, 50 % ont une réponse insuffisance au test au Synacthène®. Il faut donc explorer plus avant cette situation particulière pour identifier et prendre en charge de manière correcte les patients ayant une potentielle insuffisance surrénale avec un risque de décompensation à l’occasion d’un stress ou de l’interruption du traitement. Il faut aussi mettre en place des stratégies d’évaluation de la fonction surrénalienne lors des traitements par glucocorticoïdes à faible dose.
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?
Stéphanie Beaujouan
Non
Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus