Vers une prothèse connectée du genou qui signale une infection ou un défaut mécanique
En 2016, 80 000 prothèses du genou ont été implantées en France. Et, avec le vieillissement de la population et l’extension de la prévalence de l’obésité, les estimations prévoient une hausse majeure de ce type d’intervention dans les années à venir, avec une progression de 600% d’ici 2030. C’est pourquoi des chercheurs français (CHRU de Brest, Inserm) ont eu l’idée d’améliorer cette prothèse en utilisant les nouvelles technologies.
Ils viennent donc de lancer un vaste projet de prothèse connectée, appelé FollowKnee, doté d’un budget de 24 millions d’euros dont 1/3 apporté par l’Etat. Concrètement, la prothèse de genou connectée sera constituée d'un dispositif fabriqué par impression 3D sur mesure, auquel seront associés des capteurs miniatures capables de déceler une infection ou tout défaut mécanique. Ces capteurs pourront également aider à guider le patient lors de sa rééducation. "Pour le patient, la prothèse de genou connectée signifie plus de sécurité. Il pourra ainsi récupérer à domicile, via son smartphone, des informations relatives à sa prothèse qu’il pourra transmettre à son kinésithérapeute lors de la rééducation et, s’il le souhaite, à son chirurgien", explique le Dr Eric Stindel (Brest). Un conseil personnalisé sera ainsi apporté au patient sur les exercices qu’il peut pratiquer, mais aussi sur les infections qui peuvent survenir. La prise en charge sera donc précoce et adaptée. Dans un premier temps, les chercheurs vont se concentrer sur la réalisation des prothèses en 3D, qui seront ensuite implantées à 220 patients dans le cadre d’un prochain essai clinique. La phase de "connexion" sera effectuée dans un deuxième temps avec l’installation des capteurs sur 30 patients. "Nous proposerons cette nouvelle prothèse à des personnes plutôt jeunes pour superviser son fonctionnement sur un temps long", précise le Pr Stindel. L’objectif est d’obtenir un produit commercialisable avec une évaluation clinique des résultats d’ici 5 ans. Ce projet place le Latim (laboratoire de traitement de ‘information médicale, unité Inserm, 1101), le laboratoire initiateur de ce cette prothèse connectée, à la pointe de la recherche dans ce domaine. En effet, seules 2 équipes dans le monde travaillent sur le même sujet.
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