Si un meilleur accès au traitement a permis un net recul des infections et de la mortalité liée au VIH, l’incidence de l’infection reste encore élevée dans certaines régions. Les experts appellent à de nouveaux efforts, financiers en particulier.
En amont de la conférence mondiale sur le Sida qui s'est tenue du 23 au 26 juillet à Paris, l’Onusida a publié son nouveau rapport qui montre que "la balance a enfin penché". Plus de la moitié des personnes porteuses du VIH (53%) ont désormais accès au traitement, et le nombre annuel de décès liés à cette infection a diminué de moitié par rapport à 2005. Plus précisément, en 2016, sur les 36,7 millions de personnes porteuses du VIH, 19,5 millions ont eu accès au traitement, et la mortalité est passée de 1,9 million en 2005 à 1 million en 2016. "Si cela continue, nous atteindrons l’objectif mondial de 30 millions de personnes en traitement d'ici 2020", ajoutent les experts. Cet objectif vise à ce que 90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut, que parmi elles 90% soient sous traitement, et que parmi ces dernières, 90% aient une charge virale indétectable. Or fin 2016, ces proportions étaient de 70%, 77% et 82%, selon l'Onusida. "Nos efforts ont entraîné un solide retour sur investissement, a salué Michel Sidibé, directeur exécutif de l'Onusida, cité dans le rapport. […] Mais notre lutte pour mettre fin au sida ne fait que commencer. Nous vivons des temps fragiles et les progrès accomplis peuvent être facilement effacés." 1,8 million de nouvelles infections par le VIH ont encore eu lieu en 2016, soit une contamination toutes les 17 secondes en moyenne. Ce chiffre est en baisse régulière année après année (hormis un léger rebond en 2014), très loin du maximum de 3,5 millions de nouvelles contaminations atteint en 1997. Mais ce rythme est trop lent pour parvenir à juguler l'épidémie et atteindre l'objectif de seulement 550 000 nouvelles contaminations en 2020, avertit l'Onusida. Depuis le début de l'épidémie, au début des années 1980, 76,1 millions de personnes ont été contaminées par le VIH et 35 millions sont décédées, soit l'équivalent de la population du Canada. La région du monde qui a accompli le plus de progrès est l'Afrique australe et de l'Est, qui rassemble plus de la moitié des personnes séropositives et où beaucoup d'efforts ont été déployés. Les décès liés au sida y ont chuté de 42% depuis 2010 et les nouvelles infections ont reculé de 29%. L'Onusida s'inquiète en revanche de l'explosion de l'épidémie en Europe de l'Est et en Asie centrale : le nombre de décès y a grimpé de 27% en six ans et le nombre de nouvelles infections a bondi de 60%. Le phénomène touche en premier lieu la Russie, mais aussi l'Albanie, l'Arménie et le Kazakhstan. Le rapport souligne aussi que seulement 43% des enfants contaminés par le VIH ont accès aux antirétroviraux, contre 54% des adultes. Il déplore également la stagnation des financements, avec 19 milliards de dollars disponibles fin 2016, alors qu'il faudrait trouver 7 milliards de plus, d'ici 2020.
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