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Hommes et femmes inégaux face à l'alcool : l'avertissement de la HAS aux professionnels de santé

L'alcool entraîne chez les femmes des dommages plus graves, plus rapides ou spécifiques, comme le cancer du sein, pointe la HAS, qui estime que ces risques ne sont pas assez évalués et accompagnés sur le plan médical. 

27/02/2025 Par Sandy Bonin
Addictologie Santé publique
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Les professionnels de santé doivent être sensibilisés aux spécificités de l'exposition des femmes à l'alcool, au-delà des périodes de grossesse et de maternité, souligne ce mercredi 26 février la Haute Autorité de santé (HAS), qui publie à leur intention des documents d'information.

Les soignants sont invités à aborder ce sujet régulièrement en consultation, comme ils le font pour le tabagisme ou l'activité physique, tout "en veillant à éviter tout jugement moral", ils pourront accompagner les femmes "dans la compréhension de leurs usages et la diminution de leurs risques", tout en respectant "leurs choix, leurs priorités et leur intimité", préconise la HAS.

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"L'objectif n'est pas du tout de créer une panique sanitaire, c'est de vraiment mieux informer, être plus au clair sur les risques qu'on peut prendre [...] sans tomber dans des propos hygiénistes", précise à l'AFP Marie-Olivia Chandesris, cheffe de projet scientifique à la HAS, qui a dirigé la publication. L'enjeu pour les femmes est important : du fait de "son impact hormonal, sur la vie génitale, la santé sexuelle, l'intimité, la procréation, la périnatalité et son effet cancérigène", la consommation d'alcool est "un sujet de santé globale" tout au long de leur vie.

Un tiers des cancers du sein "relèvent de consommations d'alcool qui sont dites légères à modérées, c'est-à-dire en-deçà des fameux repères de consommation dites à moindre risque", note Marie-Olivia Chandesris. "Dès les plus petites consommations, il y a aussi le risque accidentel, de traumatologie, d'agressions... et de suicidologie, alors qu'on s'imagine qu'il y a des problèmes quand on en est au stade d'une addiction très grave et très avancée : c'est faux", indique-t-elle.   

Anxiété, dépression et traumatismes, notamment sexuels, qui favorisent la consommation d'alcool, sont plus fréquents chez les femmes, soumises par ailleurs à des "injonctions normatives, esthétiques, conjugales, familiales, sources de stress, de stigma et de honte", les poussant à dissimuler leur consommation, constate la HAS.

Les femmes sont aussi victimes de violences intrafamiliales et d'agressions, notamment sexuelles, du fait des usages de leur entourage. "Il y a une association très claire entre des usages d'alcool et des antécédents traumatiques, quels qu'ils soient, passés ou présents. Même si les gens n'arrivent pas à faire le lien", rapporte Marie-Olivia Chandesris. Les femmes souffrent par ailleurs d'"une sous-évaluation médicale" et d'"un moindre accès aux aides disponibles", ajoute-t-elle. 

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