
"La légalisation du cannabis à usage 'récréatif' causerait de graves problèmes de santé publique", soutient l'Académie de médecine
L'Académie nationale de médecine a rappelé, mercredi 9 avril, son opposition à une légalisation à usage "récréatif" du cannabis, en se fondant sur de nouvelles études.

Alors que la légalisation du cannabis à usage "récréatif" revient régulièrement dans "le débat politique", l'Académie nationale de médecine a tenu à réaffirmer son opposition à un tel projet. La légalisation du cannabis récréatif "causerait de graves problèmes en termes de santé publique", estime l'institution, dans un communiqué diffusé mercredi 9 avril.
Cette position a déjà été exprimée par les Académiciens, qui justifient cette nouvelle communication par la publication de récentes données confirmant "les problèmes survenus dans les pays ayant procédé à une telle légalisation". Ils citent notamment une étude, réalisée au Canada, ayant montré une augmentation entre 12 et 22% du nombre d’hospitalisations dues au cannabis chez les adultes en Ontario, et une autre démontrant la multiplication par deux de la proportion d’automobilistes hospitalisés après un accident de la route avec un résultat positif au dépistage du THC (Canada avant et après la légalisation).
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Guillaume T
Non
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Risques de troubles mentaux
L'Académie nationale de médecine met aussi en avant une troisième étude, publiée en 2025 dans le JAMA Network Open. Elle montre qu'avec la légalisation au Canada, la proportion de nouveaux cas de schizophrénie associés à un usage du cannabis est passée de 3,7% à 10,3%. "Les jeunes hommes de 19 à 24 ans [sont] les plus vulnérables. Le risque de développer des troubles psychotiques a été, par ailleurs, multiplié par 11 chez les 12 à 19 ans", détaille l'institution.
L'Académie de médecine ne mentionne cependant pas certaines études aux conclusions plus contrastées, soulignent nos confrères de l'AFP. L'une d'elles, publiée dans la revue PLOS One en 2022 à partir de données recueillies aux Etats-Unis, avance que la légalisation ne s'accompagne pas d'une hausse des nouveaux consommateurs chez les mineurs.
Se fondant sur "les données de la littérature", les Académiciens craignent, eux, une "augmentation et non une baisse de la consommation et un maintien du marché illicite". Ils relèvent également que "le contrôle d'un taux minimal de THC dans le cannabis n'a pas été obtenu", et estiment qu'il "est paradoxal de proposer une légalisation pour faire de la prévention et même la financer".
Les membres de l'Académie recommandent ainsi "de maintenir l'interdiction en France de la vente et de la consommation du cannabis, compte tenu de tous ses effets toxiques". Ils appellent aussi à "poursuivre" et "amplifier les programmes de prévention et d'information sur la toxicité de cette drogue, dès le plus jeunes âge, afin de faire diminuer l'importante consommation en France, la première en Europe, ce qu'une légalisation ne pourrait qu'accentuer".
Références :
Communiqué de l'Académie nationale de médecine "La légalisation de l’usage 'récréatif' du cannabis causerait de graves problèmes en termes de santé publique" (9 avril 2025). Avec AFP.
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