En un an, les soignants hospitaliers ont été arrêté treize jours en moyenne
Selon un sondage Odoxa pour la Mutuelle nationale des hospitaliers (MNH) et Le Figaro, le personnel hospitalier est de plus en plus stressé au travail. Plus de sept soignants sur dix se disent "fatigués" par leur emploi. D’après un sondage Odoxa pour la Mutuelle nationale des hospitaliers (MNH) et quotidien Le Figaro, comprenant 1 325 soignants et 1 005 adultes représentatifs de la population française, cette année, 46% des professionnels de santé se déclarent insatisfaits de leur travail (10 points de moins par rapport à 2017). Parmi eux, les aides-soignants (51%) et les médecins (18%) s’estiment du même avis. A titre de comparaison, le reste de la population se déclare “insatisfaits” à 23%. Concernant leur travail, le sondage indique que près d’un quart des professionnels de santé travaille plus de 45 heures par semaine. Ils sont également 72% à trouver leur emploi “fatiguant”, contre 46% pour le reste des Français. Les aides-soignantes sont en tête de ce sondage : un peu moins de 9 sur 10 estiment leur travail “fatiguant”. Pour les médecins, le pourcentage est plus faible : 56%. Le manque de personnel en est l’une des raisons principales, entraînant davantage d'heures de travail et de gardes. Cette fatigue a des conséquences sur la vie personnelle des soignants. 46% d'entre eux considèrent que le ratio vie professionnelle et vie personnelle n’est “pas satisfaisant”. Chez les actifs avec emploi, ils sont deux fois moins nombreux à ne pas avoir trouvé leur équilibre (23%).
Le temps de travail prolongé en raison du manque de personnel, les conditions de travail difficiles sont délétères pour le personnel hospitalier. Beaucoup ont déclaré ressentir des douleurs physiques limitant leurs activités (16 points de plus par rapport au reste des Français). Mais les soignants s’estiment à 76% en bonne santé (9 points de moins que le reste de la population). Les aides-soignants sont encore une fois les plus nombreuses (29%) à se trouver en “mauvaise” santé, tout comme les infirmières (24%). Les médecins, eux, sont moins nombreux 14% et plus représentatif de l’ensemble des Français (15%) et du reste des actifs français (13%). Si les conditions de travail sont difficiles, environs deux soignants sur trois rencontrent des difficultés pour s’endormir au moins une fois par semaine, (c’est 17 points de plus par rapport à l’ensemble des Français). Pour près d’un soignant sur neuf, le problème viendrait d’un stress généré par le travail. D’après ce même sondage, les soignants sont les plus grands consommateurs de psychotropes (31%), contre 23% chez l’ensemble des Français. Également, deux soignants sur dix déclarent prendre ces substances au moins une fois par mois. En revanche, ils sont moins touchés par les problèmes d’alcool, de tabac et d’usage prolongé d’internet. 3 jours de d’arrêts en plus en moyenne pour les professionnels de santé En moyenne, un professionnel de santé a été arrêté 13,6 jours au cours des 12 derniers mois, contre 10,1 pour les autres actifs français. Le premier motif de ces arrêts chez les soignants est un stress professionnel ou personnel. Alors que pour les autres actifs français, le principal motif d’arrêt est dû à une blessure. Pourtant, le personnel soignant est moins nombreux à avoir consulté la médecine du travail, 41%, contre 48% pour le reste des Français, et ont davantage recours à l’automédication (plus de 19 points par rapport à l’ensemble des Français). Pour améliorer leur état de santé, le premier changement que les soignant aimeraient voir apparaître repose sur leur travail (diminuer la charge, améliorer leurs conditions et diminuer leurs horaires), et sans surprise augmenter les effectifs. Ils sont aussi 9 sur 10 à estimer que leur salaire et les heures supplémentaires/astreintes doivent être revalorisés. Pour combattre ces conditions de travail difficiles, deux journées de mobilisation du personnel hospitalier auront lieu le mardi 27 et le jeudi 29 septembre prochain. [avec Le Figaro]
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