"L’immense liberté des médecins libéraux est devenue un tabou" : le patron des Hôpitaux de Marseille plaide pour la régulation à l'installation
En 1 an, les urgences de l'hôpital de la Timone, à Marseille, ont perdu 14 urgentistes. "Les raisons sont certainement multiples : valorisation du travail de nuit, organisation ou conditions de travail, contraintes horaires et travail le week-end, rémunération…", analyse François Crémieux dans Libération, qui précise que "ces raisons sont différentes d'un hôpital, voire d'un service, à l'autre". En Paca, où les médecins ne manquent pas globalement, "c’est la concurrence avec le secteur libéral et les cliniques lucratives qui déstabilise le plus les équipes" estime le patron des hôpitaux marseillais.
Pointant "la course à la rémunération" avec le privé, François Crémieux réclame la mise en place d'"observatoires régionaux des rémunérations", visant à "rendre publics les écarts par métier ou discipline" pour "donner des leviers aux ARS". Pour lui, il faut aussi "renforcer la régulation de l’installation des professionnels de santé". "En France, les médecins généralistes ou urgentistes qui pourraient participer aux urgences choisissent d’autres modes d’exercice professionnel pas forcément mieux rémunérés au global mais avec des conditions de vie plus favorables. Ils partent exercer en libéral, dans des cabinets à horaires élargis. L’immense liberté des médecins libéraux est devenue un tabou dans notre pays", considère-t-il, déplorant en revanche "le procès constant des dysfonctionnements de l'hôpital". Les infirmières aussi Le directeur de l'AP-HM regrette tout autant le départ des infirmiers vers l'exercice libéral. "L’hôpital tiendra l’été avec des lits ouverts si moins d’infirmiers partent renforcer un secteur libéral qui compte déjà deux fois plus d’infirmiers par habitant qu’en moyenne en France. Je respecte le projet de chacun mais ces infirmiers quittent l’hôpital pour gagner autant ou plus avec moins de contraintes." Afin d'endiguer la vague de départs, il faut "continuer à faire évoluer par exemple la rémunération du travail de nuit, et améliorer l’accueil et les conditions de travail de tous les personnels (places en crèches, parking, offres de temps de travail à la carte, n’en sont que quelques exemples)", insiste-t-il. [avec Libération.fr]
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