A une semaine de Noël, la tension pèse sur les services hospitaliers avec une hausse fulgurante du nombre de cas de Covid-19 depuis ces derniers jours (60.866 nouveaux cas enregistrés ce jeudi selon Santé publique France). Le Gouvernement appelle de fait l’ensemble des concitoyens qui n’auraient pas encore reçu leur dose de vaccin à se rendre dans les centres de vaccination, les cabinets médicaux ou les pharmacies pour le recevoir. Et espère en parallèle atteindre 20 millions de rappel administrés d’ici le 25 décembre. Un cap qui devrait pouvoir être franchi, selon Olivier Véran, alors que la vaccination des 5-11 ans s’est ouverte mercredi. Face à une 5e vague qui épuise plus encore les soignants, déjà éprouvés par deux années de lutte avec, parfois, un sentiment de manque de reconnaissance, le président de l’Ordre des médecins a tenu à adresser un message de soutien à tous les praticiens dans une vidéo. "Mes chers confrères et consœurs, cette fin d’année 2021 ressemble pour beaucoup à celle de l’année 2020. La Covid, dans ses variantes Delta et Omicron, frappe durement notre pays et nos concitoyens, tout autant qu’elle frappe notre profession dans toutes ses formes d’exercice", a déploré d’emblée le Dr Patrick Bouet. Une situation particulièrement tendue, d’autant que la grippe, la gastro-entérite et les virus respiratoire syncytial (VRS) sévissent eux-aussi cet hiver avec la baisse du respect des gestes barrières. "Une fois de plus, la réponse à cette conjonction épidémique va reposer sur la mobilisation des médecins et au-delà, des autres professionnels de santé", a-t-il déclaré, appelant les praticiens à "poursuivre et amplifier" la vaccination de leurs patients. D’autant que seuls les médecins (et les infirmières) pourront, dans un premier temps, vacciner les enfants.
"Nous allons devoir, dans une période où comme tous les Français nous aspirons à nous retrouver avec les nôtres, assurer la permanence des soins, la continuité des soins dans tous les exercices et sacrifier de notre temps familial pour être présents" malgré l’épuisement, le découragement et la colère, a expliqué le Dr Bouet. "Ne laissons pas ceux qui, bien à l’abri, jugent les professionnels et appellent à mettre en œuvre des mesures coercitives tant en ambulatoire qu’à l’hôpital, la faciliter de chercher ailleurs les responsabilités qui leur incombent", a-t-il ajouté, taclant au passage les propositions faites récemment par le président de la FHF, Frédéric Valletoux (le report des congés des libéraux, le retour de la PDSa obligatoire…), qui ont suscité le haro des libéraux. "Nous savons où est notre devoir, il est près des patients et des familles qui souffrent, et n’avons nul besoin qu’on nous le rappelle." "Depuis décembre 2019, nous sommes là et n’avons jamais manqué à nos patients", a-t-il dit, soulignant avec fierté la coopération hospitaliers, salariés et libéraux durant la crise. "Comme vous, vos élus seront sur le terrain durant cette période, à vos côtés, pour la sécurité de nos patients." "Dans ce tumulte médical", le président de l’Ordre a souhaité à l’ensemble des médecins de "trouver du réconfort auprès des vôtres". "Je sais que vous serez une fois de plus au rendez-vous." Sur les réseaux sociaux, nombre de médecins ont témoigné de leur agacement vis-à-vis de ce message. "Alors juste non, jamais je ne sacrifierai mon temps familial", répond un praticien qui travaille aux urgences. "Non Patrick, au bout de 2 années dans la lessiveuse, on ne demande pas de sacrifier ce qui fait sens dans la vie des médecins. Surtout lorsque tout le reste se délite. Avec la certitude que rien ne sera mis en place par l'Ordre pour rattraper ceux qui s'y briseront", estime un autre praticien. "Combien de suicides de médecins vous faut-il encore ?" s’interroge un internaute, déplorant l’inaction de l’instance. "Non, j’en ai marre, je ferme", lâche un MG libéral.
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