Cash Investigation : une journaliste infiltrée à l'hôpital de Valenciennes
En juillet 2019, une journaliste s'est faite embaucher par Onet, la société privée qui assure le nettoyage au centre hospitalier de Valenciennes. Grâce à une caméra cachée, elle constate : le matériel défectueux ou manquant, la pression, le temps très court pour nettoyer les chambres des patients. Avant de commencer sa journée de travail, la journaliste se rend dans un local pour récupérer le matériel de nettoyage. Et là, premier problème : il n’y a pas de balai pour décontaminer les sols : "J’ai pas de balai pour les bandeaux. Quelqu’un sait où je peux trouver un balai ?" demande-t-elle. La solution trouvée est de fabriquer son balai soi-même… avec les bouts de vieux balais qui traînent. Autre problème rencontré : les lavettes pour désinfecter les toilettes ou le mobilier. Elles sont usées jusqu’à la corde et réutilisées jusqu’à épuisement. "Combien avez-vous économisé d'argent en donnant le marché du bio-nettoyage à une société sous-traitante ?" demande Elise Lucet à Rodolphe Bourret, directeur du Centre hospitalier de Valenciennes. "Ce sont des sommes relativement conséquentes… reconnaît-il, plusieurs centaines de milliers d’euros." Faute d’avoir pu le contacter sur son lieu de travail, la présentatrice du magazine d’investigation diffusé sur France 2 est allée à sa rencontre à Paris à l’occasion d’une conférence. Dans une tribune intitulée "À qui profite le crime ?", le directeur du centre hospitalier, interrogé par Elise Lucet dans le reportage, dénonce "l'amalgame entre entretien des surfaces et désinfection", la désinfection n'étant pas assurée par les salariés d'Onet.
À qui profite le crime, la #tribune du Directeur Général du @ChValenciennes en réponse à #CashInvestigationhttps://t.co/zEGjyCqRXm
— Hospitalia (@Hospitalia_Mag) December 2, 2020
Il déplore également les méthodes de caméra cachée, qualifiant les équipes de Cash Investigation de "trolls". Il assure pourtant "les portes sont ouvertes aux journalistes". Il n'exclut pas de donner des suites judiciaires à la diffusion de ce reportage. "Le centre hospitalier de Valenciennes a un des taux d'infections nosocomiales les plus bas de France", nous explique-t-on du côté de l'hôpital, qui craint l'impact du reportage "sur les agents, éprouvés par deux vagues Covid". [Avec francetvinfo.fr et francebleu.fr]
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