Un gros tiers des Français et de leur consommation de médicaments échappe encore au dossier pharmaceutique (DP), mais ces "imperfections" peuvent être résolues par "des créations automatiques" et par une utilisation "obligatoire" dans les hôpitaux, estime la Cour des comptes dans son rapport annuel publié mardi 25 février. Créé en 2007 et géré par l'Ordre des pharmaciens, le DP s'est vite répandu via les officines : fin octobre, 45,2 millions avaient été créés, dont 38,5 millions "actifs" au cours de l'année écoulée. Constatant qu'il "ne couvre pas encore la totalité de la population française", la Cour des comptes considère que "la création d'un dossier devrait devenir automatique sauf opposition de l'usager". Autre lacune, le DP "ne contient pas l'ensemble des médicaments délivrés en pharmacie" : seulement 1,5 milliard de boîtes sur les 2,5 remboursées par la Sécu en 2018. Pour y remédier, la Cour suggère de "supprimer l'obligation d'utiliser la carte Vitale pour accéder" au dossier du patient, afin d'y inclure les produits non remboursés ou en vente libre.
Un effort est aussi attendu de la part des établissements de santé : moins d'une pharmacie hospitalière sur cinq (17%) était connectée au DP en 2018. Pire, aucune n'utilisait la fonction "retraits et rappels de lots", qui "repose encore sur l'envoi de fax". Raison de plus pour "rendre obligatoire" le DP dans les hôpitaux et cliniques, ainsi que chez les grossistes-répartiteurs, intermédiaires indispensables entre les laboratoires et les officines, qui "n'utilisent pas" la fonction "ruptures de stock".
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