Injection de morphine à des bébés prématurés : l'infirmière allemande libérée mais toujours suspecte

04/02/2020 Par Sandy Bonin
International
Soupçonnée d'avoir voulu empoisonner des bébés prématurés en leur administrant de la morphine, une infirmière allemande a été mise hors de cause et libérée après quatre jours d'incarcération. Elle reste toutefois suspecte, comme cinq autres personnes. 

Les soupçons qui avaient conduit à son interpellation mercredi se basaient sur la découverte dans le casier de cette infirmière d'une seringue orale contenant du lait maternel et, selon une première analyse partielle, des traces de morphine, a indiqué le parquet de la ville d'Ulm, dans le sud du pays, où les faits se sont produits. Or "de plus amples analyses sur le contenu de cette seringue n'ont pas confirmé ce soupçon" de présence de morphine, a admis le parquet dans ce communiqué.

Il a donc ordonné dès dimanche la levée du mandat d'arrêt et la libération de l'infirmière qui depuis son arrestation clamait son innocence. Le parquet "a exprimé ses regrets à cette femme". Le procureur de la ville d'Ulm avait assuré devant la presse que cette infirmière était soupçonnée de "tentative de meurtre et blessures dans cinq cas" et d'avoir "agi intentionnellement". Le mystère autour de cette affaire s'épaissit toutefois. L'infirmière qui clame son innocence depuis le début, n'est pas complètement tirée d'affaire. Elle continue de faire partie des personnes suspectées, tout comme cinq de ses collègues qui travaillaient de nuit à la maternité lorsque la tentative d'empoisonnement a eu lieu. "Jusqu'à présent, ces six personnes ont fait l'objet d'un début de soupçon en raison de leur proximité avec les nourrissons au moment des faits", explique le porte-parole du parquet d'Ulm, Michael Bischofberger. La justice continue notamment de s'interroger sur la présence encore inexpliquée de la seringue de lait maternel dans le casier de l'infirmière. "C'est étrange", indique-t-il, car le lait maternel non conservé au frais finit par tourner. Cependant, il a précisé que l'enquête était menée dans "toutes les directions" et qu'"aucune piste n'est exclue".   Aucune séquelle Les faits remontent au 20 décembre quand cinq prématurés avaient été pris presque au même moment de problèmes respiratoires aigus. Une analyse avait révélé des traces de morphine alors que ces bébés n'étaient pas censés en recevoir, ce qui avait conduit l'hôpital à déposer une plainte le 17 janvier. Les enquêteurs avaient procédé à des fouilles dans les affaires et casiers du personnel présent ce jour-là à la maternité et découvert dans celui de l'infirmière une seringue orale contenant du lait maternel. Selon l'hôpital, les enfants ne portent pas de séquelles de l'incident. [Avec AFP]

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