Un maquis, le système de santé ? C'est le constat que semblent partager la plupart des Français. L'Institut Montaigne, think tank libéral réputé proche du patronat, a publié un long rapport sur les indicateurs de qualité. Il dresse le tableau de patients acquis à l'idée et établit une feuille de route pour systématiser l'évaluation à la qualité à l'hôpital comme en médecine de ville. D'après un sondage assorti au rapport*, 59 % des Français estiment qu'il est difficile de choisir un généraliste ou un spécialiste en vue d'une consultation. Ils sont 85 % à se déclarer en faveur de la publication d'indicateurs de qualité des soins pour les médecins libéraux et 89 % pour les établissements de soins. Les trois-quarts aimeraient que ces informations figurent sur un site internet officiel. Peu d'indicateurs objectifs en France Interrogés sur les critères de choix qu'ils jugent importants pour choisir un établissement de santé, les répondants mettent en avant la qualité d'écoute et la disponibilité du corps médical (à 75 %), les résultats et le succès des opérations (69 %) et la qualité de vie à l'issue de la prise en charge (66 %). Les indicateurs développés en France tendent à se concentrer uniquement sur l'expérience du patient, indique le rapport, qui pointe l'absence de critères liés au suivi de la qualité de vie des patients et à leur état clinique. "Cette timidité dans le développement des indicateurs dessert la notion d’égalité d’accès aux soins et ne répond pas aux attentes de patients plus que jamais désireux de pouvoir comparer les établissements et les professionnels", estiment les auteurs dans un communiqué. 15 % de Rosp Le rapport présente dix propositions pour y remédier. Parmi elles figure notamment la systématisation du recueil de données auprès des établissements, des praticiens et des patients, et la mise à disposition de l'ensemble des indicateurs auprès du public. Quant à la mise au point des indicateurs, elle serait confiée à une task force – comme c'est déjà le cas avec la mission pilotée par Jean-Marc Aubert. Les auteurs vont plus loin, estimant souhaitable d'employer ces indicateurs de résultats pour exiger un niveau minimal de qualité des soins et d'augmenter la part de la rémunération à la qualité. Le think tank préconise en particulier de porter la part de la Rosp à 15 % de la rémunération des médecins, citant l'exemple britannique où la qualité représente 25 % des revenus des généralistes.
* Enquête Kantar Public pour l'Institut Montaigne, réalisée auprès d'un échantillon représentatif de 1000 personnes âgées de 18 ans et plus (méthode des quotas), interrogées en ligne du 20 au 22 mars 2019.
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