Les députés ont voté, ce jeudi, une proposition de loi socialiste pour lutter contre la désertification médicale. Le texte, qui prévoyait une dose de coercition pour les médecins, a été amendé.
L'Assemblée nationale a voté ce jeudi une proposition de loi issue du groupe socialiste contre la désertification médicale. Mais la version adoptée a été vidée de ses mesures contraignantes pour les médecins. Le texte, adopté en première lecture par 54 voix contre 17, facilite l'aide apportée aux médecins exerçant dans les zones sous-dotées, via des "médecins adjoints", des confrères ou étudiants en médecine. Un amendement LREM a ajouté une mesure pour permettre aux habitants des zones sous-dotées de saisir le conciliateur de la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) pour trouver un médecin traitant. A l'origine, le texte porté par Guillaume Garot, prévoyait la mise en place d'un système de régulation. Les zones "bien pourvues" ne pourraient recevoir un nouveau médecin qu'en cas de départ d'un confrère. "Il n'y a pas de zones sur-dotées en France en médecins généralistes. Aucune", s'est agacée Agnès Buzyn dans l'hémicycle. "Pire encore, vous allez garder dans les villes des médecins en secteur 1, et vous allez envoyer tous les médecins en secteur 2 dans les zones rurales. Avec les dépassements d'honoraires. Est-ce que c'est ça qu'on veut ? Que les médecins en secteur 2 aillent dans les zones rurales où il n'y a pas de service public, et qu'ils feront des dépassements d'honoraires pour les populations les plus vulnérables. Ça n'est pas raisonnable, a taclé la ministre. Merci, je pense que ce n'est pas cela que nous souhaitons." La ministre a assuré que son projet de loi, qui doit être présenté le 13 février en Conseil des ministres, répondrait en grande partie aux inquiétudes liées à la démographie médicale. "Tous les syndicats médicaux ont accepté, et c'est exceptionnel, de s'engager sur une nouvelle responsabilité. Pas seulement individuelle face au patient, mais une responsabilité territoriale. C'est la première fois que les médecins libéraux acceptent une responsabilité territoriale, et nous les financerons pour cela", a promis la ministre. [Avec AFP]
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