Tramadol et codéine : la SFETD demande un moratoire sur la mise en place des ordonnances sécurisées
Les établissements de santé ne sont pas prêts, alerte la Société française d’étude et de traitement de la douleur (SFETD) dans un communiqué diffusé vendredi 22 novembre. La société savante redoute que la mise en œuvre "précipitée" des ordonnances sécurisées pour les prescriptions de tramadol et de codéine ne "pénalise de nombreux patients ayant un besoin justifié" de ces traitements.
Face à des risques "importants" de "mésusage, de dépendance, d'abus et de surdosage", l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a pris la décision de passer les prescriptions de tramadol et de codéine sur ordonnance sécurisée à compter du 1er décembre prochain. Dans un communiqué diffusé vendredi 22 novembre, la SFETD demande un moratoire sur cette mesure, qui représente "un défi logistique majeur pour les établissements de santé". Ces derniers ne sont tout simplement "pas prêts", pointe la société savante, sur la base de "nombreuses remontées de terrain".
Non seulement ces ordonnances sécurisées, qui doivent être commandées, ne pourront "être obtenues en quantité suffisante dans les temps", mais les logiciels de prescription ne sont pas adaptés et les professionnels insuffisamment formés, pointe-t-elle.
"En voulant sécuriser la prescription avec ces ordonnances, nous créons un paradoxe"
La SEFTD redoute donc des "interruptions dans la prescription d'antalgiques, compromettant gravement la prise en charge des patients", avec pour conséquences une augmentation des passages aux urgences pour des douleurs mal contrôlées et une sollicitation accrue des médecins traitants. "Le scandale avec les opioïdes, ça n’est pas de les prescrire, c’est de ne pas les prescrire", résume le Pr Eric Serra, vice-président de la SFETD.
"En voulant sécuriser la prescription avec ces ordonnances, nous créons un paradoxe, soulève encore la Dre Marguerite d'Ussel, secrétaire générale adjointe de la SEFTD. La morphine risque fort d’être en réalité moins sécurisée à cause de la masse d’ordonnances papier exposées aux vols."
D'après la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, un report au 1er mars 2025 aurait été acté.
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