Alors qu’un alignement des planètes inédit avait présidé à l’arrivée tonitruante du jeune président Macron aux affaires il y a dix-huit mois, voici qu’en ces premières semaines d’hiver un vent contraire aux odeurs suffocantes de pneus, de palettes et de poubelles brûlés se retourne contre l’enfant prodige et son gouvernement. Après avoir hurlé de fierté pour leur France championne du monde, les sans-voix avec porte-voix ont voulu, dans les mêmes cris, couper la tête au roi. À l’heure d’écrire ces lignes, nul ne pouvait dire si, largement compromise par ces événements et, qui plus est, assombrie par les attentats de Strasbourg, la période des fêtes allait sonner la trêve du soulèvement. La promesse d’Emmanuel Macron de casser la tirelire aura-t-elle permis le retour au calme ? La boule de cristal projette des signaux contradictoires et illisibles. La réforme du système de santé résistera- t-elle à la redistribution coûteuse des priorités ? C’est dans ce contexte inédit que s’inscrit la rentrée prochaine. D’importants rendez-vous et des négociations fondamentales sont à l’agenda, orientés vers la modernisation de notre système de santé et un changement de logiciel pour la formation des futurs confrères. Dans ces négociations à venir avec la Cnam, l’aménagement de l’accès aux soins et l’amélioration des conditions de travail des médecins libéraux tiendront la première place. Ils y ont des cartes à jouer, un brelan d’as peut-être, pour redevenir les maîtres du jeu. Voilà. C’est en cette période charnière qu’il m’appartient maintenant de vous dire « au revoir », après tant et tant de semaines passées en votre compagnie et plusieurs centaines d’éditoriaux inspirés par votre actualité. Au plus près de vos préoccupations, la rédaction d’Egora poursuivra sa route. Elle n’a qu’un seul bréviaire : œuvrer pour vous accompagner. Et un vœu : conserver votre fidélité.
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