La convergence des luttes… le rêve éveillé des rassemblements épars mais ultramotivés, où la colère noire s’habille d’un gilet jaune dans quelques axes routiers "privatisés" manu militari contre le prix des carburants et la baisse du pouvoir d’achat.
Quelles luttes ? Déjà des lycéens, souvent prompts à s’enflammer, ont occupé leurs collèges et brûlé quelques poubelles. Un pétard mouillé à ce jour. Mais dans le monde de la santé, des citoyens en gilet jaune sont à la manoeuvre et tentent, là aussi, de convaincre de la "légitimité" d’une insurrection… Leur cible ? Les infirmières qui viennent de manifester leur rancoeur de ne pas avoir, disent-elles, d’existence dans la réforme "Ma santé 2022", les ambulanciers privés qui redoutent que la réforme de la tarification leur coupe l’oxygène. Et surtout la population, rien que cela, cette France périphérique, condamnée à se déplacer en voiture et qui ne trouve plus de médecins pour se soigner alentour. Peu nombreux ont été par le passé les responsables politiques ou syndicaux qui ont mis en garde contre les risques d’extrémisme politique inhérents à la désertification médicale. Au plus près du terrain, les syndicats de médecins généralistes ont été de ceux-là. Des études sociologiques ont aussi montré à quel point le vote protestataire se superposait avec le recul des services publics et la difficulté d’accès des citoyens à la médecine de proximité. Des Français sont anxieux et impatients sans médecins, et ils le disent. La réforme de la santé qui vient d’être mise sur les rails par le gouvernement, à base de mesures ponctuelles mais aussi structurelles et reposant beaucoup sur la mobilisation des praticiens, se donne la mission de revitaliser une France sanitaire depuis des années en souffrance. La tâche est immense. D’ici 2022, c’est un véritable challenge qui doit être gagné.
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