L'ANSM est accusée par une association de patients d'avoir dissimulé des informations relatives au Levothyrox en faisant jouer la loi sur le secret des affaires. L'Agence dément.
A l'occasion d'une des procédures judiciaires en cours, Me Emmanuel Ludot, "un avocat de patients-victimes a demandé à l'ANSM de lui communiquer le dossier d'AMM de la nouvelle formule" du Levothyrox, explique le Dr Philippe Sopena, conseiller médical de l'Association française des malades de la thyroïde (AFMT), qui porte ces accusations. "Après plusieurs mois d'un retard injustifiable, l'ANSM ne lui a communiqué qu'un dossier expurgé, dans lequel manquaient, notamment, le lieu de production et le nom de l'entreprise qui fabrique le principe actif du Levothyrox", assure l'association. Dans une lettre datée du 4 septembre, signée de son service juridique et adressée à l'avocat, l'ANSM précise que cette transmission du document se fait "sous réserve de l'occultation préalable des mentions susceptibles de porter atteinte aux secrets légalement protégés, et notamment à la protection du secret des affaires ". L'association dénonce cette protection du secret industriel et commercial, en faisant référence à la loi "très récente et très controversée" du 30 juillet 2018, dite loi du secret des affaires. "Nous ne pouvons tolérer que la défense des intérêts d'une entreprise privée passe avant l'intérêt général, en l'espèce, la santé des citoyens", a renchéri de son côté un collectif de journalistes, "Informer n'est pas un délit", qui combat la loi sur le secret des affaires. L'ANSM indique avoir bien répondu à la question de l'avocat qui avait demandé "la copie intégrale de la décision d'AMM", soit "un dossier de vingt pages qui ne comporte pas le nom du fabricant du principe actif". Et "dément", par conséquent, "avoir occulté son nom". Une pétition, mise en ligne par le Dr Sopena, contre le secret des affaires en matière de santé publique a déjà recueilli plus de 26 000 signatures. [Avec AFP]
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