"C'est très étrange. A posteriori on a tendance à garder le meilleur. Je ne me souviens que des moments où on s'amusait et on riait comme des bossus ! Il y avait aussi des moments de catharsis, où on bossait toute la journée. Le tout premier jour de ma première année a été un très gros stress. Tout était fait pour nous stresser, le bruit, les boulettes de papier… C'est une sorte de guerre psychologique qui se joue pour pousser les étudiants à abandonner la partie. C'est le côté pervers du système de la première année. Je me souviens de parties de cache-cache dans le musée d'anatomie de l'université, le soir, alors que tout était fermé. Le musée était très effrayant, il y avait des ombres partout. Nous avions de gros moments de pétage de câble. J'ai l'image de moi, montant sur le toit de ma voiture avec mes potes qui essayaient de me fouetter avec des branches. Parfois on se demande comment on en est arrivé là. Mais en fait c'était une sorte de crise parce qu'on n'en pouvait plus. Je n'ai pas eu ma première année du premier coup. Avec le recul, je me suis peut-être un peu plus amusé la première fois parce que j'avais le joker de la seconde première année. La deuxième fois, je me suis aussi amusé mais j'ai assuré mes arrières. Je n'ai pas eu de sentiment de solitude. Je me suis trouvé deux potes, Nicolas et Olivier, avec lesquels j'ai passé toutes mes études. Cette période a été l'un des meilleurs moments de ma vie. Ils étaient extraordinaires. Mes deux premières années ont été deux années très dures. Mais pourtant, avec le recul, si on me proposait de les refaire avec les mêmes potes, je dirais oui. Pour Olivier et Nicolas, je resigne tout de suite. C'est le genre d'amitié... Comme si on avait fait la guerre ! J'ai vraiment des souvenirs géniaux. C'est cette belle amitié que je retiens de ma première année. Le pire pendant ces deux premières années… Les salades Saupiquet en boîtes de conserves ! Je prenais toujours la mexicaine parce que c'était la moins dégueulasse. C'était mon repas de midi avec un carré de chocolat. Cela doit faire 15 ou 16 ans que je n'ai pas retouché à une salade Saupiquet. Je ne pourrais plus jamais."
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