Vers une suppression du numerus clausus et du concours de la Paces?

05/09/2018 Par Catherine le Borgne

Franceinfo affirme que le gouvernement a l'intention de réformer drastiquement l'accès aux études médicales, et de supprimer le numerus clausus. En 2017, sur près de 60 000 candidats, seulement 8 200 ont été reçus en deuxième année de médecine.

  "C'est la fin d'une institution vieille de plus de 45 ans pour les médecins", écrit Franceinfo, qui révèle l'information. Le gouvernement compte mettre fin au numerus clausus ainsi qu'au concours de fin de première année. Le media insiste sur le fait que le concours actuel "fait la part belle au bachotage" : en 2017, sur les près de 60 000 candidats, seulement 8 200 ont été reçus en deuxième année de médecine, essentiellement des redoublants, soit à peine 15% des participants. En février 2018, le Premier ministre avait regretté qu'après deux échecs, les étudiants "souvent méritants", se retrouvent sans rien. Et que seuls les plus aisés avaient les moyens d'aller se former en Europe.  La réforme du "numerus clausus" se fera "avec un esprit ouvert et sans idées préconçues", avait-il alors affirmé. Edouard Philippe avait laissé ouvertes plusieurs options : une suppression pure et simple du numerus clausus, une augmentation du quota d'étudiants admis en 2ème année ou une modulation selon les universités.  Pour Franceinfo, qui ajoute qu'une "déferlante" de médecins n'est pas envisageable, car les universités n'auront pas les moyens matériels de les former, deux options seraient sur la table : "Soit le gouvernement ouvre complètement les vannes, ce qu'on appelle le 'numerus apertus', et alors libre à chaque université de former autant de médecins qu'elle le souhaite. La seconde option est de garder une forme de sélection, à l'issue de la licence, en fin de troisième année, avec, peut-être, un concours." Une source précise au site d'informations que les recalés de troisième année n'auraient alors pas "perdu leur temps", car ils bénéficieraient de passerelles pour se diriger vers d'autres débouchés dans les métiers de la santé. Les effets de cette réforme sur le système médical global ne se verraient pas avant dix ans, rappelle en conclusion Franceinfo. Avant même toute décision, une expérimentation a été lancée dans plusieurs universités françaises. Les étudiants de cinq facultés d'Ile-de-France (Paris-Descartes, Paris-Diderot, Sorbonne-Université, Paris-Est Créteil) et de Brest (Université de Bretagne occidentale) n'auront en effet plus la possibilité de redoubler leur première année, dès cette année. Jusqu'à maintenant, 80% des étudiants en médecine redoublaient leur première année.  La CSMF a réagi à cette information, estimant qu'il faut arrêter "de prendre le problème à l'envers (…) ouvrir les vannes des médecins formés n'aura un impact que dans dix à douze ans – trop tard – et ne résoudra en rien les problèmes actuels d'accès aux soins". En outre, les vannes qui ont été ouvertes depuis la période de basses eaux  (3 500 en 1993, 8 500 en 2018), permettront à de très nombreux médecins d'arriver sur le marché dans moins de dix ans. Période où "les bouleversements technologiques vont avoir rapidement une  incidence importante sur le métier médical et sur les besoins en nombre de médecins". Ce dont convient Agnès Buzyn. La CSMF considère qu'une réforme est nécessaire, "tout en conservant un mode de sélection en adéquation avec les besoins futurs". La centrale, qui appelle à une grande concertation,  préconise d'aller encore plus  loin, et d'inclure dans la réforme l'ensemble des cycles, premier et deuxième "pour assouplir les parcours des étudiants et ouvrir des possibilités de carrières différentes'". [Avec FranceInfo et le nouvelobs.com]

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