Un omnipraticien de Québec sera radié un an et devra payer une amende de 2500 $ (1 552euros) pour avoir fait des propositions sexuelles, lors d'un chat à l'un de ses patients sur Facebook.
Le Conseil de discipline du Collège des médecins a jugé le praticien selon le nouveau barème du Code des professions, dont la sévérité a été renforcée vis à vis des infractions de nature sexuelle. Pourtant, les faits sont survenus avant leur entrée en vigueur, le 8 juin dernier. Le médecin de 33 ans incriminé, le Dr Sébastien P, avait plaidé coupable, mais demandait à être sanctionné en fonction des anciennes règles. Il "a utilisé son statut de médecin pour entreprendre le clavardage (chat. Ndlr)" avec un patient de tout juste 19 ans : "le geste posé est grave", conclut le Conseil.
Mais parce qu’il "a fait la preuve de son repentir", qu’il a plaidé coupable et que des experts jugent son risque de récidive très "minime", le Conseil a estimé qu’il était justifié de lui imposer une période de radiation inférieure à 5 ans. Il s’agit du minimum prévu depuis la modification du Code des professions, à moins que les circonstances ne justifient une peine moins sévère. Par sa décision, le Conseil de discipline rappelle que les médias sociaux "représentent certainement une forme de danger pour tous", y compris les médecins. "Ces moyens de communication axés sur la spontanéité et l’instantané sont difficilement appropriés dans le contexte de la profession de médecin, notamment lors d’échanges avec un patient", stipule la décision. Le plaignant a consulté le Dr P. à l’urgence le 31 décembre 2016 pour des douleurs abdominales. Or, le même jour, le patient reçoit une demande d’amitié du médecin sur le réseau social Facebook, qu’il accepte. Le médecin lui écrit que "si jamais" il ne se sent pas bien, de lui écrire. S’ensuivent des échanges par clavardage "anodins" pendant quelques jours. Le 4 janvier, la conversation prend une tangente sexuelle alors que le Dr P. écrit au patient qu’il ne "dirait pas non" à des activités sexuelles à trois avec lui. Quelques heures plus tard, le patient répondra : "À mon avis, cette conversation n’est pas appropriée pour un médecin avec son patient." Il bloque ensuite le Dr P. et porte plainte. Ils n’auront plus de contact. Le Dr P. n’a plus de page Facebook et a entrepris une psychothérapie. Il a exprimé des remords. Le Conseil est d’avis que cette sanction envoie un message clair aux membres de la profession que les inconduites de nature sexuelle, sous différentes formes, ne sont plus tolérées", peut-on lire dans la décision sur culpabilité rendue publique lundi. [Avec ledevoir.com]
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