Pratiquement en même temps, deux faits marquants sont intervenus dans le monde de la santé.
Il y a eu, tout d’abord, mardi dernier, la grande annonce du plan de rénovation de notre système de santé, coprésenté par le Premier ministre et sa ministre de la Santé, Agnès Buzyn. "Bye, bye" l’ancien monde, il est ici question d’un réflexe du talon au fond de la piscine avant effondrement annoncé, surdimensionnement de notre parc hospitalier, explosion des déficits et déclassement né du retard pris sur les nouvelles technologies. Le coup de grâce étant apporté par l’intelligence artificielle. Délabrement moral aussi, avec la souffrance aiguë des soignants, embarqués de force dans un hôpital-entreprise qui compte ses actes comme Harpagon les sous de sa cassette. Soignants désorientés, en perte de sens. Et puis, dans la même semaine, portée par la voix du directeur de la Cnam interrogé par Les Échos, voilà l’annonce de la généralisation France entière du DMP à l’automne prochain. Le DMP, une catastrophe industrielle brocardée par la Cour des comptes pour les 500 millions d’euros carbonisés depuis son lancement, depuis la loi de 2004. Mais qui, enfin, après dix-huit ans de chantier, deviendrait le sésame entre la ville et l’hôpital pour la dispensation du juste soin. Parce que la pensée décliniste ne peut construire l’avenir, et que le gouvernement emploie des mots qui sonnent juste : concertation, recherche de sens, priorisation du soin, réappropriation par les acteurs dans les territoires, foi en notre avenir technologique, alors on a envie d’y croire. Et d’oser imaginer qu’enfin, puisqu’on touche au coeur, notre modèle de solidarité nationale à la française a de l’avenir.
La sélection de la rédaction