Un médecin accusé de génocide en poste dans un hôpital picard

31/01/2018 Par Sandy Bonin

Il travaille depuis un mois à l’hôpital Paul-Doumer de Labruyère (Oise). Pourtant, le Dr Charles Twagira est mis en examen pour crime contre l’Humanité, dans le cadre du Génocide au Rwanda en 1994. Le docteur Charles Twagira, âgé de 60 ans, a été condamné en 2009 à perpétuité par un tribunal rwandais. Il s’est réfugié dans l’Hexagone, où il a obtenu la nationalité française. La même année, une plainte a été déposée contre lui par le Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR) pour génocide et crime contre l’Humanité. Le pôle génocide et crimes de guerre du tribunal de grande instance de Paris a pris l’affaire en main. Le 20 mars 2014, le médecin a été mis en examen et placé en détention provisoire. Il est sorti de prison le 22 mai 2015, mais il reste sous contrôle judiciaire en attendant la fin de l’instruction, relate le Courrier Picard. C'est le président du CPCR, Alain Gautier, qui a retrouvé la trace du médecin. Il exerce depuis le 10 janvier à l’hôpital Paul-Doumer de Labruyère, près de Liancourt (Oise). Le Dr Twagira est décrit comme "un des chefs de la milice dans la commune de Kibuye, dont la raison d’être et le but étaient de commettre le génocide des Tutsis". Se basant sur des témoins, le CPCR note dans sa plainte la responsabilité du médecin dans l’assassinat de l’épouse et des enfants de son prédécesseur à la tête de l’hôpital de Kibuye. Il l’accuse "d’avoir entravé l’installation des aides sanitaires du stade où s’étaient réfugiés des milliers de Tutsis" qu’il aurait refusé de soigner. L’accusation lui reproche également "d’avoir usé de ses fonctions au sein de l’hôpital afin d’y conduire des tueurs et leur permettre de tuer les Tutsis qui s’y trouvaient", d’avoir "organisé des barrages dans l’hôpital pour permettre aux miliciens de contrôler l’identité de la population et d’empêcher ainsi les Tutsis de fuir". Le médecin a toujours nié les faits et parle "d’une diffamation inacceptable". "J’ai essayé de limiter la casse. Je n’ai jamais été membre – et a fortiori chef – des milices. Celles-ci ne m’ont pas demandé de l’être. J’ai fait mon boulot de médecin, je ne suis pas un militaire", expliquait-il en 2009 dans un entretien au Monde. Le génocide des Tutsis a eu lieu d’avril 1994 à juillet 1994 au Rwanda. Il a fait 800 000 morts. [Avec courrier-picard.fr]

Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?

Stéphanie Beaujouan

Stéphanie Beaujouan

Non

Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus






 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête Hôpital
Pourquoi le statut de PU-PH ne fait plus rêver les médecins
14/11/2024
9
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
0
Concours pluripro
CPTS
Les CPTS, un "échec" à 1,5 milliard d'euros, calcule un syndicat de médecins dans un rapport à charge
27/11/2024
12
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
6