Le 1er janvier, il a fallu 5 heures à la famille d'un défunt de Laigneville, dans l'Oise, pour faire constater son décès puisqu'il n'y a plus de médecin sur la commune depuis le 22 décembre. En mai dernier, le maire de Laigneville avait déjà fait le buzz en prenant un arrêté interdisant aux habitants de mourir à domicile, car il n'y avait plus que deux médecins dans la commune.
Le triste événement du 1er janvier a indigné au plus haut point Christophe Dietrich, le maire de Laigneville, relate France 3. Car il n'y avait plus personne pour constater le décès de cet habitant, alors que dans la communauté de communes du Liancourtois, à laquelle appartient ce gros bourg de 4 400 âmes, il n'y a que 4 médecins pour 24 000 habitants. En ce jour férié, le maire décide de faire appel au Samu, mais toutes les équipes sont en intervention. Au bout de 5 heures, la famille se résout à faire appel à un médecin retraité de sa connaissance pour établir le certificat.
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Furieux, alors qu'il avait déjà pris en mai dernier, un arrêté interdisant aux habitants de la commune de mourir à domicile, histoire de mobiliser l'opinion, l'élu a dénoncé à l'ARS la désertification médicale dont sa commune est victime. "La personne avec laquelle je me suis entretenue m’a d’abord fait savoir qu’il y avait des services d’urgence aptes à pouvoir recevoir les malades alors que ce n’est pas leur travail de traiter les consultations quotidiennes classiques, ensuite cette dame m’a expliqué qu’il y avait SOS médecins, puis que les 6 maisons médicales du département suffisaient à répondre aux besoins, et enfin, 'cerise sur le gâteau' qu’il suffirait d’envoyer un médecin une journée par semaine à Laigneville pour faire face au besoin", raconte Christophe Dietrich à France 3. Le maire est aussi lassé d'attendre le feu vert de l'ARS pour l'implantation d'un cabinet de télémédecine "Les locaux sont prêts, le matériel est prêt et les infirmières sont prêtes à recevoir les patients. Mais je me heurte au refus catégorique de l’ARS de l’Oise qui ne veut même pas entendre parler d’expérimentation. Ils sont totalement incapables de répondre à nos besoins médicaux mais en plus, ils nous interdisent d’offrir une solution médicale à nos administrés", s'indigne l'élu. De fait, la loi de financement de la sécurité sociale 2018 interrompt la phase expérimentale de télémédecine et l'installe dans le droit commun. Encore faut-il attendre un état des lieux de la Haute Autorité de santé, qui doit décrire les actes aptes à cette technique, ainsi que le matériel agréé. Et attendre encore l'issue des négociations conventionnelles qui vont s'ensuivre pour déterminer les tarifs d'intervention… Alors que l'ARS répond à France 3 qu'elle se réserve de faire connaître sa version des faits, Christophe Dietrich a dénoncé cette situation au préfet de l'Oise, auprès de la ministre de la Santé et aussi du Président de la République. [Avec france3-regions]
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