La ministre de la Santé a dénoncé mardi, à l'Assemblée nationale, les "situations graves de harcèlement" au sein du CHU de Grenoble, mises au jour par un rapport commandé après le suicide début novembre d'un jeune neurochirurgien dans l'établissement.
"Le CHU de Grenoble a fait face à une situation dramatique", a rappelé la ministre, répondant à une question du député isérois Olivier Véran (LREM). Début novembre, un neurochirurgien de 36 ans s'était suicidé dans le bureau des infirmiers de bloc de son service, après avoir laissé une lettre invoquant des motifs personnels. "Dès que j'en ai été informée, j'ai diligenté le médiateur national Edouard Couty pour me faire un rapport de situation", a-t-elle indiqué. "Ce rapport, que je rendrai public, a permis de mettre en lumière des situations graves de harcèlement au sein de cet établissement", a annoncé Agnès Buzyn. "Encore aujourd'hui, les praticiens nous font remonter des difficultés, des tensions, la pédiatrie étant la dernière en date", a ajouté la ministre, qui rencontrera "début janvier la directrice générale du CHU de Grenoble, le président de la commission médicale d'établissement et le doyen de la faculté de médecine". Ceux-ci devront lui proposer "au plus tôt un plan d'action conforme aux recommandations de M. Couty face à la souffrance des soignants" du CHU, a-t-elle précisé. Insistant sur son "engagement contre toute forme de harcèlement à l'hôpital", Agnès Buzyn a prévenu qu'elle n'accepterait "plus que" des personnes "harcelées soient obligées d'abandonner leur poste". Ainsi, la ministre a "accepté la mutation d'une clinicienne réputée de Grenoble dans un autre établissement avec son support de poste". Mais, a-t-elle mis en garde, "le service qui verra un professionnel partir pour de telles raisons de harcèlement ne verra pas son poste sanctuarisé". "Je porte une attention particulière à ce que le management, qui se focalise parfois sur la gestion économique et financière de nos hôpitaux, soit bienveillant et soit vigilant à l'humain, face à des équipes soignantes en très grande tension", a assuré la ministre. [avec AFP]
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