Réunis en université d'été, les adhérents de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) ont décidé de s'impliquer pleinement dans la stratégie nationale de santé d'Agnès Buzyn. Et d'enterrer la hache de guerre avec l'hospitalisation publique et le privé non lucratif, pour le bénéfice du patient.
Invitée à prononcer un discours lors de l'université d'été de la FHP, la ministre de la Santé a séduit son auditoire grâce à un ton nouveau et quelques promesses. Elle s'est ainsi engagée à abroger le décret instaurant la dégressivité tarifaire et à respecter l'équité de traitement entre les acteurs publics et privés. En contrepartie, la FHP, par la voix de son président Lamine Gharbi, a garanti à la ministre son implication dans la prévention et la qualité des soins. Et l'on a assisté, autour de la Stratégie nationale de la santé récemment présentée par la ministre, à une très inattendue alliance des anciens frères ennemis, la FHP, la FHF et la Fehap, dont les délégués étaient présents lors d'une table ronde, aux côtés du Dr Olivier Véran, rapporteur du prochain Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Cette alliance pourrait même aller jusqu'à la présentation commune d'amendements au PLFSS, a détaillé Lamine Gharbi, concernant le financement à la qualité, l'innovation, l'équité et la convergence ou encore le parcours de soins. Ce qui n'empêche pas les cliniques privées de porter des revendications qui leur sont propres concernant notamment leur situation à l'égard du CICE (crédit impôt pour la compétitivité et l'emploi), que ne touche pas l'hospitalisation publique, mais dont le bénéfice a été repris au privé par le biais d'une baisse de leurs tarifs. Mais ce CICE, Emmanuel Macron veut le transformer l'an prochain en baisses de charges. Au nom de l'équité, l'hospitalisation privée demande en conséquence que le gouvernement prenne en compte sa situation spécifique (tarifs rognés), à l'occasion de la prochaine campagne tarifaire, le 14 décembre prochain. D'autres chantiers concernent la réforme du financement des établissements SSR et l'accompagnement financier de l'innovation organisationnelle. Le prochain budget de la Sécurité sociale, dévoilé le 28 septembre, représentera donc une épreuve de vérité pour les cliniques privées. Lamine Gharbi, le président de la FHP, estime déjà que "la confiance est de retour".
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