Benjamin du gouvernement, Gérald Darmanin a été nommé à 34 ans, ministre de l’action et des comptes publics dans le premier gouvernement d’Edouard Philippe. Ce qui regroupe les attributions du budget, de la Sécurité sociale, de la fonction publique et de la réforme de l’Etat.
A 34 ans, le maire de Tourcoing est une des étoiles montantes de la droite, relève Le Monde. Plutôt que de se construire loin du pouvoir au sein du parti Les Républicains (LR), il a donc répondu à l’appel du pied d’Emmanuel Macron. Très proche de Xavier Bertrand, ancien ministre de la Santé et des Affaires sociales, il poussera la candidature de ce dernier à la présidence de l’UMP en 2012. Elu à 29 ans député de la 10e circonscription du Nord, maire de Tourcoing à 32 ans… tout est arrivé très vite pour ce diplômé de Sciences Po Lille. Rangé derrière Nicolas Sarkozy, à l'UMP, il est persuadé que l’ancien président l’emportera car sa base se mobilisera, et il est le premier à tirer la sonnette d’alarme sur la sociologie du vote Fillon au lendemain de ce scrutin. "La primaire est un instrument intéressant pour sélectionner et légitimer un candidat. Le problème est que cet outil n’intéresse que les classes sociales supérieures, les retraités et les urbains qui ont du temps à y consacrer", confie-t-il au Monde avant de prévoir : "Si le candidat de droite ne parle qu’aux milieux favorisés, son socle électoral sera très réduit et le FN récoltera les votes des plus modestes." Peu en phase avec un libéralisme trop rigoriste, Gérald Darmanin ne sera pas à l’aise dans l’équipe de François Fillon. D’abord à cause de son programme, notamment la hausse de la TVA, puis à cause des affaires. Le 3 mars, il renonce à faire campagne pour François Fillon au même moment que ses amis les plus proches du parti : les lemairistes Thierry Solère et Sébastien Lecornu mais aussi les juppéistes Gilles Boyer et Edouard Philippe. Depuis plusieurs mois, il ne cessait de critiquer le libéralisme d'Emmanuel Macron ou son passé de banquier. Le 25 janvier, dans une tribune publiée par L’Opinion, il dénonce "le bobopulisme de M. Macron". "Loin d’être le remède d’un pays malade, il sera au contraire son poison définitif. Son élection, ce qu’au diable ne plaise, précipiterait la France dans l’instabilité institutionnelle et conduira à l’éclatement de notre vie politique", estime-t-il alors. Au gouvernement d'Edouard Philippe, il aura à cohabiter avec Agnès Buzyn, la ministre de la Santé qui ne détiendra donc pas tous les instruments du pouvoir, à savoir les cordons de la bourse, contrairement à Marisol Touraine, qui décidait tout à la fois, de dépenser pour la santé publique et d'économiser dans le but de remettre la Sécu à flot. [Avec Le Monde]
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