
Fausse prépa médecine : deux ans de prison ferme requis contre le fondateur
Deux ans de prison ferme ont été requis contre le fondateur de la prépa aux études de médecine "Hippocrate", dont le procès s'est ouvert lundi 17 mars. Il est poursuivi pour escroquerie et travail dissimulé.

Le parquet a requis, mercredi 19 mars, deux ans de prison ferme, avec mandat de dépôt, contre le fondateur de la classe préparatoire fantôme aux études de médecine "Hippocrate". Il est jugé depuis lundi 17 mars devant le tribunal correctionnel de Paris pour escroquerie et travail dissimulé.
Dans cette affaire, débutée fin 2020, des dizaines d'étudiants - le nombre de victimes est estimé entre 150 et 200 – ont versé plusieurs milliers d'euros chacun, qui ne leur ont jamais été remboursés, à "Hippocrate", une société promettant un cursus "innovant" pour entrer en études de médecine… mais qui n'a jamais eu lieu. Le préjudice est estimé à 400 000 euros, rappelle l'AFP.
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Nathalie Hanseler Corréard
Oui
Retraitée depuis la Covid. Mon vécu : ayant fait des semaines de 70H (5,5 J/sem) près de BX avec 4 gardes par an, puis déménagé à ... Lire plus
"Appart du gain"
Pour la procureure, "l'appât du gain" de Samy N. "a tout surpassé", a-t-elle estimé lors de son réquisitoire. Elle a souligné que "l'intelligence" du prévenu, reconnue par tous, était "une circonstance aggravante", et a dénoncé "la multiplicité d[e] [ses] mensonges" pour tromper des jeunes qui rêvaient d'être médecins et leurs familles.
La procureur a ainsi réclamé 30 mois d'emprisonnement à l'encontre de Samy N., dont 12 mois avec sursis. Elle a également demandé la révocation d'un sursis de 6 mois dont bénéficiait le prévenu, âgé de 25 ans, d'une précédente condamnation. Cela porte donc à 36 mois, dont 24 mois ferme, la peine requise contre le jeune homme. La magistrate a également requis à son encontre une interdiction de gérer une entreprise durant 10 ans.
"Mon but, c'était que ça marche […] On avait tout sauf envie de léser qui que ce soit", s'est défendu Samy N. lors de l'audience, cité par l'AFP.
D'autres dirigeants de cette prépa fantôme sont aussi jugés dans cette affaire. Pour l'un d'entre eux, âgé de 31 ans et poursuivi pour complicité d'escroquerie, la procureure a réclamé une peine de 18 mois de prison avec sursis, une amende de 30 000 euros et une peine d'inéligibilité de 3 ans.
Elle a toutefois demandé la relaxe du troisième prévenu, âgé de 27 ans et absent à l'audience. Selon la procureure, il a passé très peu de temps dans la société gérée par Samy N. et a, en réalité, plutôt occupé un poste de salarié au sein de l'entreprise.
Un quatrième homme devait également comparaitre devant le tribunal correctionnel de Paris. Agé de 60 ans et victime d'un AVC, l'homme n'était "pas en état d'être jugé", a estimé le tribunal lundi, renvoyant son cas à une date ultérieure.
La décision du tribunal concernant les trois autres prévenus est attendue le 28 avril.
[avec AFP et Le Figaro]
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