Une attaque chimique dans la ville rebelle syriene de Khan Cheikhoun près d'Idlib, a fait au moins 72 morts, dont une vingtaine d'enfants, et 400 personnes ont été victimes d'asphyxie, mardi, selon le dernier bilan. Le régime syrien de Bachar al-Assad est pointé du doigt et est accusé d'avoir utilisé du gaz neurotoxique. La morgue improvisée et l'hôpital ont été également bombardés.
Des victimes secouées de spasmes et de convulsions, des adultes et des enfants aux yeux exorbités et à la bouche écumante, les images du bombardement à l'arme chimique ce mardi à Khan Cheikhoun, dans la province d'Idlib, bastion des insurgés, dans le nord-ouest de la Syrie sont insoutenables. Selon les premiers éléments avancés, la frappe aérienne a été menée par le régime de Bachar al-Assad vers 7h du matin. Sur place, les secours, les célèbres Casques blancs syriens, ont tenté de venir à la rescousse des blessés et des mourants avec des moyens dérisoires et sans capacité de décontamination autre que des jets d'eau.
72 morts
Comble de violence, quelques heures plus tard, le centre de la Défense civile syrienne, utilisé comme morgue improvisée, est détruit par une frappe aérienne. Peu après, l'hôpital Al-Rahma de Khan Cheikhoun - le seul en fonction dans cette ville- est à son tour bombardé par l'aviation du régime, à deux reprises. Au total, près d'une quarantaine de frappes aériennes ont été recensées dans la journée. Au moins 72 personnes ont perdu la vie, dont une vingtaine d'enfants, et plus de 400 blessés. L'attaque chimique a été menée avec un gaz neurotoxique de type sarin dont les effets sont dévastateurs sur le corps humain. Même s'il n'est pas inhalé, le simple contact avec la peau de ce gaz organophosphoré bloque la transmission de l'influx nerveux et entraîne la mort par arrêt cardio-respiratoire après des souffrances importantes. La dose létale est d'un demi-milligramme pour un adulte.
Deuxième attaque chimique la plus meurtrière du conflit en Syrie
Selon l'Observatoire syrien des Droits de l'Homme, le bombardement de Khan Cheikhoum est "la deuxième attaque chimique la plus meurtrière du conflit en Syrie" après celle de La Ghouta à l'est de Damas, ayant fait plus de 1.400 morts en août 2013. Il s'agirait de la 4e fois que le régime utilise des armées chimiques au cours de deux dernières semaines. Pointé du doigt par la communauté internationale, stigmatisé par le Pape François, le régime de Damas a nié avoir utilisé des armes chimiques mais a confirmé le bombardement expliquant avoir touché un "entrepôt terroriste" contenant "des substances toxiques". Allié de Bachar al-Assad dans le conflit, Moscou a également confirmé que c'est l'aviation syrienne qui a mené ce raid, niant également le caractère chimique des frappes. Les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont présenté mardi soir un projet de résolution condamnant l'attaque chimique en Syrie et appelant à une enquête complète et rapide, à la veille d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU. Pour le président français François Hollande, "une fois encore le régime syrien va nier l'évidence de sa responsabilité dans ce massacre". [Avec l'AFP et francesoir.fr]
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