Le rapport alarmant de l'Unicef sur la vaccination des enfants en France et dans le monde
La confiance en la vaccination a chuté de 11,5% en France, depuis le début de la pandémie, selon le rapport The Vaccine Confidence Project, qui vient d’être publié par l’Unicef. Les personnes de moins de 35 ans et les femmes sont particulièrement concernées.
Globalement, l’adhésion à la vaccination reste largement majoritaire, avec un taux de 74,6% de personnes jugeant important de faire vacciner les enfants. Mais ce taux est assez faible, par comparaison aux autres pays : dans presque la moitié des 55 pays étudiés, il est de plus de 80%.
Pour l’Unicef, cette méfiance est le fruit de l’incertitude relative à la réponse contre la pandémie, de l’accès plus généralisé aux fausses informations, de la perte de confiance à l’égard des experts, et de la polarisation politique. "Ces données sont un signal d’alerte préoccupant. La confiance à l’égard de la vaccination de routine ne doit pas compter elle aussi parmi les victimes de la pandémie, sous peine de voir prochainement un grand nombre d’enfants succomber à la rougeole, à la diphtérie ou à d’autres maladies évitables", s’alarme Catherine Russell, directrice générale de l’Unicef.
L’organisme international s’inquiète surtout que cette défiance survient dans un contexte de recul des vaccinations infantiles lié à la pandémie. Ainsi, 67 millions au total ont manqué des vaccins entre 2019 et 2021 (dont 48 millions n’en n’ont reçu aucun, ce sont les enfants "zéro dose"), avec pour conséquence, des taux de couverture vaccinale en baisse dans 112 pays. En France, l’Unicef estime que 82 000 enfants sont concernés, dont 21 000 "zéro dose".
Or il y a urgence car les enfants nés juste avant ou pendant la pandémie auront bientôt dépassé l’âge auquel les vaccins sont habituellement administrés. Et le risque infectieux va croissant. Ainsi, en 2022, le nombre de cas de rougeole, à l’échelle mondiale, a plus que doublé par rapport à l’année précédente. Et concernant la poliomyélite, on constate que le nombre d’enfants paralysés suite à l’infection a augmenté de 16% sur la même période.
Et ce sont les populations les plus pauvres et les plus marginalisées qui souffrent le plus de ce défaut de vaccination : 1 enfant sur 5 au sein des ménages les plus pauvres n’a reçu aucun vaccin, contre 1 sur 20 au sein des ménages les plus riches. Le rapport précise que "les femmes, premières actrices de la vaccination, se heurtent à des obstacles tels que le faible niveau de salaire, l’emploi informel et le manque d’occasions de formation formelle et de perspectives d’avancement, quand leur sécurité n’est pas directement menacée".
Pour Catherine Russell, "l’heure est venue de tirer parti des ressources restées à disposition à l’issue des campagnes de vaccination contre le Covid-19 afin d’investir dans le renforcement des services de vaccination et dans la mise en œuvre de systèmes pérennes, pour chaque enfant."
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