Cependant ce by-pass Roux-en-Y est aussi associé à des - modifications du métabolisme glucidique puisque les nutriments parviennent moins digérés au niveau du jéjunum et qu’une sécrétion rapide de GLP1 entraîne une augmentation de la libération d’insuline avec une disproportion entre les concentrations de glucose et d’insuline et un risque d’hypoglycémie post-prandiale. Au cours de la grossesse normale, les hormones placentaires et les adipokines sont à l’origine de modifications métaboliques qui retentissent sur la sensibilité à l’insuline. Cependant, les conséquences du by-pass Roux-en-Y sur le métabolisme glucidique au cours de la grossesse sont moins bien connues. Une étude prospective menée au Danemark, l’étude Bariatric Surgery and Consequences for Mother and Baby in Pregnancy, s’est donnée pour objectif d’analyser les profils de glucose interstitiel au cours de la grossesse, les facteurs de risque associés à une hypoglycémie et l’association entre la croissance fœtale et les hypoglycémies chez les femmes enceintes traitées, avant leur grossesse, par by-pass Roux-en-Y en comparaison de participantes témoins. Trente-trois femmes enceintes ayant eu un by-pass gastrique Roux-en-Y ont été comparées à 23 femmes enceintes appariées en termes d’IMC et de parité et n’ayant pas eu de bypass gastrique Roux-en-Y (groupe témoin). Elles ont été étudiées de manière prospective avec une surveillance continue du glucose au cours du 1er, du 2ème et du 3ème trimestres et 4 semaines après l’accouchement. Le temps dans la cible était défini comme le temps avec un glucose interstitiel entre 3.5 et 7.8 mmol/l. Les femmes qui avaient eu un by-pass Roux-en-Y étaient un peu plus âgées (4 ans) que les participantes témoins. Les grossesses sont survenues en moyenne 30 mois (intervalle inter-quartile = 15-98) après le by-pass Roux-en-Y, ce qui a entraîné une réduction de l’IMC, celui-ci passant de 45 kg/m2 en moyenne (IIQ = 42-54) avant la chirurgie, à 32 kg/m2 (IIQ = 27-39) avant la grossesse. Les femmes ayant un by-pass Roux-en-Y ont passé moins de temps dans la cible (87.3 – 89.5 %) en comparaison des femmes témoins n’ayant pas eu de by-pass Roux-en-Y (93.3 – 96.1 % ; p < 0.01) du fait d’un quasi doublement du temps passé au-dessus de la cible et du temps passé en-dessous de la cible et cela tout au long de la grossesse et du post-partum en comparaison avec les témoins. Les femmes qui avaient une augmentation du temps en-dessous de la cible avaient un intervalle supérieur entre la chirurgie et la conception, avaient un poids inférieur et avaient une perte de poids supérieure après by-pass gastrique Roux-en-Y. Enfin, les femmes qui donnaient naissance à des enfants petits pour l’âge gestationnel avaient une augmentation discrète du temps en-dessous de la cible. En conclusion, les femmes ayant eu un by-pass Roux-en-Y sont plus exposées à l’hypoglycémie et à l’hyperglycémie au cours de la grossesse en comparaison des témoins. Le fait d’être en hypoglycémie pourrait être associé à une diminution de la croissance fœtale mais cela mérite des travaux complémentaires.
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