Les nitrites et les nitrates sont des composés que l’on retrouve naturellement dans certains aliments, en particulier les légumes, ainsi que dans l’eau et les sols. Leur concentration peut alors être augmentée par les pratiques agricoles et industrielles. En outre, les nitrites et nitrates sont largement utilisés comme additifs dans certains aliments, et en particulier la charcuterie.
Plusieurs données ont déjà mis en avant l’impact probable des nitrites/nitrates sur le risque de cancer colorectal. Certaines ont aussi suggéré une association entre cette exposition et l’apparition de dysfonctionnements métaboliques.
Dans ce contexte, des chercheurs de l’Inserm, de l’Inrae, de l’Université Sorbonne Paris Nord, de l’Université Paris Cité et du Cnam, se sont intéressés au rôle des nitrites/nitrates alimentaires dans la survenue du diabète de type 2. Pour cela, les scientifiques ont utilisé les données de 104 168 personnes participant à l’étude de cohorte NutriNet-Santé. Les compositions des repas ont été détaillées au maximum (jusqu’à la marque), et la position géographique du sujet a été analysée, de telle façon que les auteurs ont pu évaluer précisément les expositions aux additifs nitrates et nitrites. De nombreuses données sanitaires concernant, en particulier, les facteurs de risques cardiovasculaires, ont aussi été prises en compte.
Les chercheurs ont alors mis en évidence que les participants ayant la plus forte consommation de nitrites totaux avaient un risque plus élevé de 27% de survenue d’un diabète de type 2, que ceux ayant la plus faible consommation. La différence allait même jusqu’à 53% pour les personnes consommant le plus de nitrites provenant des additifs ; alors qu’elle était de 26% pour les nitrites provenant d’autres sources.
En revanche, aucune association n’a été découverte entre la consommation de nitrates et le risque de diabète.
"Il s’agit de la première étude de cohorte à grande échelle qui suggère une association entre les nitrites provenant d’additifs et un risque potentiellement accru de diabète de type 2", expliquent Bernard Srour (Inserm) et Mathilde Touvier (Inserm), qui ont piloté cette étude. "Ces résultats fournissent un nouvel élément de preuve dans le contexte des discussions actuelles concernant la nécessité d’une réduction de l’utilisation des additifs nitrités dans les viandes transformées par l’industrie alimentaire, et pourraient également soutenir la nécessité d’une meilleure réglementation de la contamination des sols par les engrais. En attendant, plusieurs autorités de santé publique dans le monde recommandent déjà aux citoyens de limiter leur consommation d’aliments contenant des additifs controversés, dont le nitrite de sodium", concluent les deux scientifiques.
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