Stocker l'insuline à des températures élevées : c’est possible

04/02/2021 Par Marielle Ammouche
Diabétologie
Contrairement à ce qui était généralement admis jusqu’à présent, un flacon d’insuline, une fois ouvert, pourrait se conserver à des températures allant jusqu’à 37°C durant quatre semaines, sans perdre de son efficacité. 

  Actuellement, les patients diabétiques s’attachent à respecter la chaine du froid pour leur traitement par insuline, de sa fabrication à son injection : entre 2° et 8°C jusqu’à leur ouverture, et jusqu’à 25°C ensuite durant quatre semaines. Ce qui est parfois difficile à respecter en particulier dans les régions du monde les plus chaudes, et les plus pauvres. Mais les résultats d’une étude, menée par une équipe de Médecins Sans Frontières (MSF) en collaboration avec l’Université de Genève (Unige), vient remettre en cause ce dogme.  L’étude visait à tester le stockage de l’insuline en conditions réelles, soit à des températures oscillant entre 25°C et 37°C. Les résultats, publiés dans la revue Plos ONE, démontrent que la quantité d’insuline utilisable reste identique à celle qui est conservée au froid et que son efficacité n’est pas altérée.  « Un flacon d’insuline peut être utilisé dans les quatre semaines qui suivent son ouverture, nous avons donc effectué des mesures également durant quatre semaines, une fois sur des flacons d’insuline conservés à température ambiante de l’Afrique subsaharienne, et une fois sur des flacons d’insuline « contrôle » conservés au froid » explique Leonardo Scapozza (Unige). « Le risque est que sous l’effet de la chaleur, la protéine d’insuline précipite, c’est-à-dire qu’elle se mette à former des sortes de flocons qui ne sont plus en solution liquide et dès lors, ne peuvent plus être injectés » précise le chercheur.

Les analyses ont mis en évidence que la perte d’insuline ne dépassait pas 1% dans les 2 situations. Et son activité demeurait totale.  « Ces résultats peuvent ainsi servir de base pour changer les perspectives de gestion du diabète dans les contextes à faible ressources, en permettant aux patient-es de ne plus se rendre quotidiennement à l’hôpital pour l’injection de leur dose d’insuline » déclare Philippa Boulle, conseillère en maladies non transmissibles chez MSF. 

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Michel Lemariey-Barraud

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