Depuis 2008, de nombreuses revues systématiques et des essais portant sur l’association entre la prise d’antidiabétiques et les complications cardiovasculaires ont été publiés. Une équipe chinoise publie maintenant une revue « parapluie », un type de revue permettant une synthèse au plus haut niveau de preuves et une meilleure reconnaissance des incertitudes et des biais de ce qui est connu et de ce qui ne l’est pas. Toutes les revues systématiques et méta-analyses des essais contrôlés randomisés évaluant la sécurité cardiovasculaire des médicaments antidiabétiques ont été reprises. Pour chaque méta-analyse, le risque relatif et l’intervalle de confiance à 95 % ont été estimés. 232 méta-analyses évaluant 10 classes d’antidiabétiques ont été évaluées. Six associations avec augmentation du risque et 38 associations protectrices avec un fort niveau de preuves ont été identifiées. Six associations entre un antidiabétique et une augmentation du risque de pathologie cardiovasculaire ont été identifiées dont le glimépiride, associé à un risque d’accident vasculaire cérébral (risque relatif, RR = 2.01 ; IC 95 % = 1.02 – 3.98), la rosiglitazone, associée à un risque d’infarctus du myocarde (RR = 1.28 ; 1.02 – 1.62) et d’insuffisance cardiaque (RR = 1.72 ; 1.31 – 2.27) et la pioglitazone associée à un risque d’insuffisance cardiaque (RR = 1.4 ; 1.16 – 1.69). Trente-huit associations entre un antidiabétique et une diminution du risque de maladie cardiovasculaire ont été identifiées. Le risque est diminué avec la classe des agonistes du GLP1 : réduction du risque d’événement cardiovasculaire majeur (RR = 0.88 ; 0.84 – 0.92), du risque de décès de cause cardiovasculaire (RR = 0.87 ; 0.81 – 0.94), du risque d’infarctus du myocarde (RR = 0.92 ; 0.86 – 0.99), du risque d’AVC (RR = 0.84 ; 0.77 – 0.93) et du risque d’insuffisance cardiaque (RR = 0.90 ; 0.83 – 0.99). Une association protectrice existe aussi plus spécifiquement pour certains agonistes : albiglutide (événements cardiovasculaires majeurs : RR = 0.81 ; 0.68 – 0.96 ; infarctus du myocarde : RR = 0.77 ; 0.64 – 0.92 et insuffisance cardiaque : RR = 0.71 ; 0.55 – 0.93), dulaglutide (AVC : RR = 0.78 ; 0.64 – 0.96), exénatide (événement cardiovasculaire majeur : RR = 0.91 ; 0.83 – 1), liraglutide (événement cardiovasculaire majeur : RR = 0.86 ; 0.77 – 0.96), sémaglutide (événement cardiovasculaire majeur : RR = 0.76 ; 0.62 – 0.92 et accidents vasculaires cérébraux : RR = 0.67 ; 0.45 – 1). Il en est de même avec les inhibiteurs de SGLT2 en tant que classe thérapeutique : réduction des événements cardiovasculaires majeurs (RR = 0.87 ; 0.82 – 0.93), des décès d’origine cardiovasculaire (RR = 0.82 ; 0.75 – 0.90), des infarctus du myocarde (RR = 0.86 ; 0.78 – 0.94) et de l’insuffisance cardiaque (RR = 0.68 ; 0.63 – 0.73) et plus spécifiquement avec la canagliflozine qui réduit les événements cardiovasculaires majeurs (RR = 0.84 ; 0.75 – 0.93), les décès d’origine cardiovasculaire (RR = 0.82 ; 0.71 – 0.96) et l’insuffisance cardiaque (RR = 0.65 ; 0.54 – 0.78). Pour ce qui concerne la dapagliflozine, c’est une réduction de l’insuffisance cardiaque (RR = 0.70 ; 0.70 – 0.82), pour l’empagliflozine c’est une réduction des événements cardiovasculaires majeurs (RR = 0.85 ; 0.77 – 0.94) ainsi que les décès d’origine cardiovasculaire (RR = 0.62 ; 0.50 – 0.78) et l’insuffisance cardiaque (RR = 0.64 ; 0.53 – 0.77). Quant à la pioglitazone, elle réduit les événements cardiovasculaires majeurs (RR = 0.84 ; 0.74 – 0.96), les infarctus du myocarde (RR = 0.80 ; 0.67 – 0.95) et les AVC (RR = 0.79 ; 0.65 – 0.84). Cette revue très générale indique donc que de nombreux antidiabétiques oraux sont associés à une réduction du risque cardiovasculaire. Cependant quelques-uns sont associés à une augmentation du risque.
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