L’augmentation du travail de nuit a de nombreux avantages économiques dont l’augmentation de l’emploi, l’augmentation du service aux consommateurs et l’amélioration des opportunités commerciales. Ainsi, un employé sur 5 aux Etats-Unis travaille à des heures inhabituelles, par exemple le soir ou la nuit, ou change d’horaires. Les personnels de santé constituent un tiers des travailleurs de nuit et les infirmières représentent le groupe le plus important. On sait déjà, par des études d’observation, que des comportements de santé inadaptés avec une mauvaise hygiène de vie sont souvent associés à ce travail posté, de même que le tabagisme ou la réduction de l’exercice physique. Afin d’évaluer de manière prospective l’association combinée de la durée du travail posté de nuit et les facteurs d’hygiène de vie avec le risque de diabète de type 2, les données d’une étude prospective de cohorte, la Nurses’ Health Study I et la Nurses’ Health Study II ont été analysées. 143 410 femmes non diabétiques, n’ayant pas de maladie cardiovasculaire ou de cancer au début de l’étude ont été suivies. Des horaires de travail variables avec des périodes de nuit était défini comme au moins 3 périodes de nuit par mois en plus des périodes de travail dans la journée ou des périodes de travail le soir. Les paramètres de mauvaise hygiène de vie comportaient le tabagisme, une activité physique < 30 minutes par jour et une alimentation dans les 3 quintiles inférieurs du score d’alimentation saine ainsi qu’un IMC ≥ 25 kg/m2. Au cours des 22 à 24 ans de suivi, 10 915 cas de diabète de type 2 sont survenus. Les hazard ratio pour le diabète de type 2 après ajustement étaient de 1.31 (IC 95 % = 1.19-1.44) par augmentation de 5 ans de la durée du travail en horaires variables et de 2.3 (1.88-2.83) par facteur de mauvaise hygiène de vie (tabagisme, régime de mauvaise qualité, faible activité physique et surpoids ou obésité). Lorsque l’association des deux était analysée par augmentation sur 5 ans du travail de nuit et par facteur de mauvaise hygiène de vie, le hazard ratio était de 2.83 (2.15-3.73) avec une interaction additive significative (p pour l’interaction < 0.001). Les proportions de cette association conjointe étaient de 17.1 % pour le travail de nuit seul, de 71.2 % pour la mauvaise hygiène de vie seule et de 11.3% pour leur interaction additive. En conclusion, chez les infirmières, les horaires variables comportant des nuits et une mauvaise hygiène de vie sont associés à un risque supérieur de diabète de type 2. L’excès de risque des horaires variables comportant des périodes de nuit combinés avec une mauvaise hygiène de nuit est supérieur à l’addition des risques associés à chaque facteur individuel. Ces éléments suggèrent que la plupart des cas de diabète de type 2 pourraient être prévenus en adhérant à une meilleure hygiène de vie et que les bénéfices pourraient être supérieurs chez les personnes qui ont des horaires variables dont du travail de nuit.
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