Café du matin : un effet bénéfique sur la longévité
Selon une vaste étude américaine, les personnes qui boivent du café le matin ont un risque de mortalité plus faible que celles qui consomment cette boisson toute la journée.
Le café, l'une des boissons les plus consommées dans le monde, est associé à de nombreux impacts sur la santé, parfois bénéfiques, parfois nocifs. De précédentes études ont ainsi montré un effet protecteur sur le diabète, les maladies cardiovasculaires... Des données ont aussi suggéré un effet cérébral positif, en particulier sur la vigilance, la concentration, la mémoire. Cependant, une consommation excessive de café était plutôt associée à des effets négatifs.
Pour avoir une vision plus globale des effets du café, des auteurs américains ont cherché à évaluer son impact sur la mortalité toutes causes confondues et de cause spécifique. Il s’agissait aussi de savoir si le moment de la prise de cette boisson avait de l’importance. Pour cela, ils se sont basés sur les données de l’Enquête nationale sur la santé et la nutrition "1999-2018" (Nhanes en anglais). Ils ont ainsi, inclus dans leur étude, plus de 40 000 sujets qui disposaient d’informations complètes sur le plan alimentaire. Les participants ont été séparés en fonction du moment de la journée où ils buvaient du café : café du matin (36% des participants) et toute la journée (14 %), et en fonction des quantités de café consommées.
Des risques diminués pour leurs consommateurs matinaux
Le suivi médian a été de près de 10 ans. Au cours de cette période, 4 295 décès toutes causes confondues, 1 268 décès par maladie cardiovasculaire et 934 décès par cancer, ont été comptabilisés.
Après avoir tenu compte de nombreux facteurs (en particulier la prise de café décaféiné ou uniquement caféiné, les heures de sommeil…), les chercheurs ont alors constaté que les personnes qui buvaient du café avait un risque de décès significativement plus faible que celles qui qui n’en buvaient pas, et ce indépendamment de la quantité de café. Mais cela n’était le cas qu’en cas de consommation matinale. Ainsi, le risque était diminué de 16% pour la mortalité toutes causes, et même de 31% pour la mortalité spécifique aux maladies cardiovasculaires par rapport aux participants ne buvant pas de café.
En revanche, il n’y avait pas d’impact en cas de consommation de café tout au long de la journée. En outre, "des quantités de café plus élevées étaient significativement associées à un risque plus faible de mortalité toutes causes confondues chez les participants ayant un schéma de type matinal, mais pas chez ceux ayant un schéma de type journée entière", précisent les auteurs.
Les auteurs avancent deux mécanismes potentiels pour expliquer ces résultats. Tout d’abord, le fait que consommer du café l’après-midi ou le soir peut perturber les rythmes circadiens. En outre, certaines cytokines pro-inflammatoires ont également des schémas circadiens internes, et ont généralement des taux plus élevés le matin. "Par conséquent, lorsque les quantités de café consommées sont similaires, l'effet anti-inflammatoire d'une consommation de café concentrée le matin peut être plus bénéfique que celui d'une consommation de café répartie le matin, l’après-midi et le soir", expliquent-ils.
Références :
D’après Wang X. et al, European Heart Journal, 2025;, ehae871,
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