Le surpoids et l’obésité sont des facteurs de risque cardio-métabolique connus. Cependant, certaines personnes, même si elles ont un poids normal, ont un risque cardio-métabolique élevé. De plus, la relation entre l’excès de l’adiposité et les anomalies cardio-métaboliques semble varier en fonction de l’origine ethnique.
Une équipe de chercheurs américains a donc cherché à déterminer la prévalence de ce phénotype de risque métabolique à poids normal dans 5 groupes ethniques aux Etats-Unis. Il s’agissait d’une étude transversale menée dans 2 cohortes de la population générale auprès de plus de 2 600 sujets d’origine européenne, 803 américains d’origine chinoise, 1 893 afro-américains et 1 496 américains d’origine hispanique, participant à l’étude MESA (Multi Ethnic Study of Atherosclerosis) et à 803 américains d’origine indo-pakistanaise participant à l’étude MASALA (Mediators of Atherosclerosis in South Asians living in America). La prévalence de plus de 2 anomalies cardio-métaboliques (glycémie élevée, HDL bas, triglycérides élevés et hypertension) a été estimée chez les sujets de poids normal. Chez les participants de poids normal, la prévalence de 2 anomalies métaboliques était de 21 % chez les Américains d’origine européenne, de 32.2 % chez les Américains d’origine asiatique, de 31.1 % chez les Afro-américains, de 38.5 % chez les Américains d’origine hispanique et de 43.6 % chez les Américains d’origine indo-pakistanaise. Après ajustement pour des caractéristiques démographiques, comportementales et les mesures de masse grasse, les différences raciales ou ethniques persistaient. Après ajustement pour l’âge, le sexe et l’interaction entre l’IMC et l’origine ethnique, pour une prévalence équivalente d’anomalies cardio-métaboliques, l’IMC était de 25 kg/m2 chez les Américains d’origine européenne, de 22.9 kg/m2 chez les Afro-américains, de 21.5 kg/m2 chez les Hispaniques, de 20.9 kg/m2 chez les Chinois et de 19.6 kg/m2 chez les Américains d’origine indo-pakistanaise. En conclusion, en comparaison des sujets d’origine européenne, tous les groupes ethniques minoritaires, même si elles ont un poids « normal », ont une prévalence significativement supérieure d’anomalies cardio-métabolique qui n’est pas expliquée par des mesures démographiques, comportementales ou par la répartition du tissu adipeux. En fait, aux Etats-Unis, l’utilisation d’un IMC univoque pour définir le surpoids quand on veut dépister un risque cardio-métabolique pourrait entraîner une sous-estimation du risque cardiométabolique dans les groupes ethniques minoritaires.
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