Ainsi, l’année dernière, 4 728 cas de tuberculose ont été déclarés, d'après une étude de Santé publique France (SpF), publiée dans le bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), le 19 mars, en amont de la Journée mondiale consacrée à cette maladie infectieuse, le 24 mars. Par comparaison, ce nombre était de 5 114 cas avant la pandémie en 2019 (7,6 cas/100 000 habitants), puis est descendu régulièrement - du fait des mesures sanitaires pendant la pandémie -, pour atteindre 4 217 cas en 2022 (6,2 cas/100 000 habitants), avant donc de remonter l’année dernière. Les auteurs précisent cependant que le chiffres de 2023 sont encore provisoires. Et selon eux, "l’augmentation de l’incidence en 2023 est en faveur d’un rattrapage des cas diagnostiqués".
En revanche, il semble que la pandémie de Covid n’ait pas eu de conséquences sur la sévérité et la mortalité liée à cette maladie infectieuse. Ainsi, entre 2018 et 2022, le nombre de cas graves, de cas multirésistants et de décès chez les patients atteints de tuberculose a été stable ou en baisse.
Il y avait aussi, en 2022, moins de cas chez les personnes nées hors de France (32 cas/100 000 habitants en 2022, contre 38,5 en 2019, et 32,2 cas en 2021).
La persistance en France de la tuberculose, même avec moins de 10 cas/100 000 habitants, fait que le vaccin y reste recommandé, sans être obligatoire. La baisse régulière des cas déclarés (reflux d'environ 5% par an depuis un demi-siècle) et des décès dans le pays est interrompue parfois par "des hausses limitées et transitoires" liées à des événements extérieurs, pointe l'étude.
Renforcer le dépistage chez les réfugiés
Outre le Covid, la guerre en Ukraine, à l'origine d'un important déplacement de réfugiés vers l'Europe de l'Ouest, a eu un impact sur l'épidémie.
La France a mis en place un dépistage actif de la tuberculose pour certains réfugiés venant d'Ukraine, l'un des pays à l'incidence la plus élevée en Europe. Cependant, "moins de 10% des 118 000 déplacés en France auront été dépistés par les centres de lutte anti-tuberculeuse en 2022", d'après une autre étude de SpF, qui évalue à 197/100 000 la prévalence des cas parmi eux.
Pour expliquer ce dépistage limité, les auteurs évoquent, entre autres, des difficultés à atteindre certains réfugiés, hébergés "dans des centres de court terme improvisés" ou chez l'habitant. Et "peu de personnes souffraient de symptômes" incitant à rechercher des soins.
En outre, une ré-augmentation des cas de tuberculoses à bacilles multirésistantes aux principaux antibiotiques a été constatée en France en 2022 après l'arrivée de cas provenant d'Ukraine et de Géorgie, pointe une autre publication du BEH.
Ces dix dernières années, le traitement des tuberculoses multirésistantes a cependant connu "plusieurs révolutions avec la découverte de nouveaux antituberculeux, le repositionnement d'antibiotiques connus et les résultats de plusieurs essais thérapeutiques combinant ces molécules".
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