Bien dormir pour préserver son microbiote intestinal
Le microbiote intestinal fait l’objet d’une multitude d’études tant il s’impose comme un élément central dans la physiopathogénie de nombreuses pathologies. Préserver l’équilibre de ce microbiote est donc un objectif prioritaire, notamment par l’évitement de toutes les cures antibiotiques qui ne seraient pas indispensables, en particulier chez le jeune enfant. Mais bien dormir est aussi un moyen de préserver ce microbiote comme en témoigne une étude publiée dans la revue Molecular Metabolism. L’équipe de recherche en neurosciences de l’Université d’Uppsala (Suède) a étudié sur des échantillons fécaux le microbiote de 9 sujets en bonne santé, après une nuit normale (7 à 8 heures) puis après deux nuits consécutives de privation de sommeil (pas plus de 4h de sommeil par nuit). Les heures de repas ainsi que la composition des repas étaient la même tout au long de l’étude de manière à ne pas influencer le microbiote intestinal. Ces chercheurs ont pu constater des évolutions qualitatives du microbiote après deux nuits de privation de sommeil avec notamment une forte augmentation du rapport Firmicutes / Bacteriodetes, un résultat que des études antérieures ont associé à la prise de poids et à l’obésité. Dans cette même étude, les auteurs constatent que la privation de sommeil impacte aussi la sensibilité à l’insuline avec une réduction d’environ 20% de celle-ci. L’interaction entre sommeil et qualité du microbiote intestinal serait donc démontrée par cette étude comme par des études antérieures. Mais ce qui est nouveau avec cette étude, c’est la rapidité avec laquelle une privation de sommeil est susceptible d’influencer la qualité de ce microbiote.
La sélection de la rédaction