Bébé secoué : cette infirmière a perdu sa fille et se bat pour sensibiliser les soignants
Il y a 6 ans, Marie Fonteneau Morana a perdu sa fille Rose, âgée de 5 mois et victime du syndrome du bébé secoué. Depuis quelques mois, l’infirmière sensibilise les professionnels de santé à cette maltraitance qui concerne chaque année près de 500 enfants en France, pour qu’ils puissent à leur tour informer les parents.
Un bébé qui pleure, qui s’agite pendant de longues minutes et que rien ne semble calmer. Si vous êtes parent, vous avez peut-être déjà vécu cette situation. Dans la majorité des cas, tout se règle en douceur mais parfois, cela peut virer au drame lorsque l’exaspération gagne la personne qui s’occupe de l’enfant.
En France, chaque année, plusieurs centaines de nourrissons sont victimes d’un traumatisme crânien non accidentel par secouement, également connu sous le nom de syndrome du bébé secoué ou SBS. Selon Santé Publique France, 75% des bébés victimes de ces actes de maltraitance survivent avec de graves séquelles, comme un retard du développement psychomoteur, des troubles cognitifs, un déficit visuel ou encore des crises épileptiques, et 10 à 20% d’entre eux décèdent.
Une étude menée en région parisienne par des équipes de l’hôpital Necker-Enfants malades AP-HP, de l’Université Paris Cité et de l’Inserm, et publiée dans la revue JAMA Network Open en 2022, a montré que le SBS a vu son incidence doubler en 2021 et sa mortalité décupler par rapport à la période prépandémique, conséquence de la crise du Covid et ses confinements successifs.
Marie Fonteneau Morana a été confrontée au SBS. Sa première fille, Rose, est décédée à l’âge de 5 mois en 2018 après avoir été secouée par une assistante maternelle. Aujourd’hui, cette infirmière, maman de deux autres petites filles, est engagée dans la sensibilisation des professionnels de santé et de la petite enfance pour prévenir ces tragédies.
Elle prépare actuellement un diplôme interuniversitaire « traumatismes crâniens de l’enfant et de l’adolescent » avec un focus sur le syndrome du bébé secoué, et a créé son entreprise : Prévention des Maltraitances Infantiles.
Pour Egora, elle a accepté d’en parler.
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