Pour leurs travaux, les chercheurs de l’Inserm, du CNRS, et de l’Université Grenoble Alpes ont réalisé une synthèse de la littérature internationale. Trois polluants ont été analysés dans cette méta-analyse : les particules en suspension avec un diamètre inférieur à 10 microns (PM10), les particules en suspension avec un diamètre inférieur à 2,5 microns (PM2,5) et le dioxyde d’azote (NO2). Et « c’est pour le dioxyde d’azote que la synthèse des études était le plus nettement en faveur d’un effet néfaste sur la survenue de cancer du sein », affirme l’Inserm dans un communiqué qui accompagne la parution de cette étude. Son effet semblait majoré pour les cancers hormonodépendants.
Selon les chercheurs 3% des cas incidents de cancer du sein (1700 cas) pourraient être attribués à cette exposition et aux autres polluants associés au dioxyde d’azote. Et ils ont calculé que le coût total associé à ces pathologies en France - tangible (ceux liés aux traitements) et intangible (liés aux décès, à la perte de qualité de vie et la souffrance des patients) pourrait avoisiner les 600 millions à un milliard d’euros par an.
Pour les deux autres polluants considérés (PM10 et PM2.5), le niveau de preuve était moins élevé, « sans qu’il soit possible d’exclure un effet néfaste », précisent les chercheurs. « Réaliser une large méta-analyse comme celle-ci est une approche qui a l’avantage de synthétiser toute la littérature scientifique sur la question, et donc d’obtenir des résultats particulièrement robustes. En l’occurrence pour le dioxyde d’azote l’analyse a porté sur un ensemble de 36 études totalisant plus de 120 000 cas sur 3,9 millions de sujets », souligne Rémy Slama (Inserm/CNRS/Université Grenoble Alpes), un des auteurs de cette étude.
Les scientifiques soulignent cependant certaines limites à ces données, et en particulier, l’impossibilité d’exclure la contribution d’autres polluants dont les concentrations atmosphériques sont étroitement corrélées à celles du dioxyde d’azote.
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