Coronaropathies : les bénéfices cardiaques de la vaccination anti-grippale
Les effets bénéfiques de la vaccination ne sont plus à démontrer, notamment celle contre la grippe. Mais l'étude IAMI, présentée à l’ESC 2021, apporte des éléments nouveaux quant au rôle qu’elle pourrait jouer en prévention secondaire chez les patients coronariens à risque. La vaccination antigrippale est actuellement recommandée pour les patients ayant une maladie cardiaque. En effet, les épidémies de grippe s’accompagnent d’une augmentation de décès de causes cardiovasculaires. En outre, des études observationnelles et des essais randomisés monocentriques ont montré un effet protecteur de la vaccination contre la grippe sur la survenue d’évènements cardiovasculaires. Pour autant, cette vaccination ne fait pas partie des soins hospitaliers standards après un infarctus du myocarde (IDM). C’est dans ce contexte qu’a été menée l'étude IAMI, dont l’objectif était d’évaluer si la vaccination antigrippale améliore la survie et la fréquence des événements cardiovasculaires, un an après un infarctus du myocarde ou une intervention coronarienne percutanée (ICP) chez les patients à haut risque atteints de maladie coronarienne. IAMI a porté sur 2 532 patients provenant de 8 pays (30 hôpitaux) (âge médian 60 ans ; 82% d’hommes). L'étude a débuté en octobre 2016 et a permis d'étudier l'impact de la vaccination durant 4 épidémies de grippe. Les patients étaient hospitalisés pour un IDM avec ou sans sus-décalage du segment ST, ou avec une coronaropathie à haut risque stable. Ils ont été répartis de façon aléatoire pour recevoir, soit le vaccin antigrippal, soit un placebo, dans les 72 heures après l’ICP ou l’hospitalisation. Les résultats ont montré que la vaccination contre la grippe entraînait une diminution de 28% du critère principal (décès toutes causes, IDM ou les thromboses du stent): 5,3 % des patients du groupe vacciné, contre 7,2 % dans le groupe placebo. En particulier, le risque de décès toutes causes confondues a diminué de 41% après vaccination. Cependant, il n'y avait pas de différence significative entre les deux groupes concernant le taux d'IDM.
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