C’est un véritable boom des jumeaux que met en évidence une étude publiée dans la revue Human Reproduction. Le taux de gémellité a augmenté en trente ans, passant de 9,1 accouchements gémellaires pour 1.000 accouchements dans les années 1980 à 12 dans les années 2010. Chaque année, plus de 1,6 million de paires de jumeaux naissent dans le monde, soit “près d’un bébé sur 40”. “Nous avons peut-être atteint un sommet en matière de taux de gémellité”, écrivent les auteurs. Ces derniers précisent que cette augmentation est uniquement due à la hausse sans précédent des grossesses de jumeaux dizygotes, c'est-à-dire les faux jumeaux, dont le taux varie d’un pays ou d’une période à l’autre. Sur 1.000 grossesses, quatre sont de vrais jumeaux, ajoute l’étude. Ces derniers naissent partout dans le monde “dans les mêmes proportions”.
Selon les Prs Gilles Pison, profession au Muséum national d’Histoire naturelle et de l’Institut national d’études démographiques, Christiaan Monden, de l'Université d'Oxford, et Jeroen Smits, de l'Université Radboud (Pays-Bas), ce taux de gémellité peut s’expliquer par la diffusion de l’assistance médicale à la procréation (PMA), “associée à un risque élevé de naissance multiple”, ainsi que par le retard des maternités, “la probabilité d’une grossesse gémellaire augmentant avec l’âge des femmes”. Cette évolution soulève toutefois un “problème de santé publique”, selon l’étude, les enfants issus d’une grossesse gémellaire étant souvent plus fragiles, demandant plus de soins et ayant “une mortalité plus élevée que les autres”, “sans compter les difficultés pour les parents de s’occuper de deux bébés en même temps”. 8 jumeaux sur 10 naissent en Asie ou en Afrique L’étude montre que 8 jumeaux sur 10 naissent aujourd’hui en Afrique, où le taux de natalité est bien supérieur en Afrique qu’ailleurs et où le taux de gémellité est le plus élevé du monde (entre le double et le triple de celui des autres continents), ou en Asie. “Pour l’Asie, cela tient à ce qu’elle rassemble 60 % de l’humanité.” Mais c’est surtout en Europe et en Amérique du Nord que la situation a le plus changé, notamment parce qu’il y existe un recours bien plus important à la PMA. “Il y a 30 ans, le taux de gémellité était également près de moitié moindre qu’en Afrique”, indiquent les auteurs. Aujourd’hui, “leurs taux de gémellité ont presque rejoint celui de l’Afrique, qui lui, n'a pratiquement pas changé”, s’élevant à 17.1 sur la période 2010-2015.
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