En 2022, un Français a consulté un peu plus de trois fois un médecin généraliste
La Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) a dévoilé ce mardi 14 novembre un nouveau rapport sur l’accessibilité aux soins de premiers recours des médecins généralistes, infirmières, masseurs-kinésithérapeutes, chirurgiens-dentistes et sages-femmes.
Pour concevoir ce rapport, la Drees a utilisé l’indicateur d’accessibilité potentielle localisée (APL). Il “permet de mesurer à la fois la proximité et la disponibilité des professionnels de santé” sur une même commune, indique la Drees dans un communiqué. Ce qui permet d’avoir des résultats “plus fins que les indicateurs usuels de densité ou de temps d’accès”. Cet indicateur intègre “une estimation du niveau d’activité des professionnels en exercice, sur la base des observations passées, ainsi que des besoins relatifs de soins de la population locale, sur la base des consommations de soins moyennes observées par tranche d’âge”. Il prend également en compte “l’offre et la demande issues des communes environnantes, de façon décroissante avec la distance”.
Médecins généralistes
Le rapport indique que l’accessibilité aux médecins généralistes est de 3,3 en moyenne pour l’année 2022, signifiant qu’en moyenne un Français voit 3,3 fois son praticien par an, dans le cadre de consultations, téléconsultations ou visites. Elle était de 3,4 consultations par an en 2021 et 3,8 en 2015, rappelle la Drees. Parmi les professionnels de santé étudiés, les généralistes sont les seuls qui voient l’évolution de leur accessibilité diminuer (-0.8%). Selon le rapport, cela est dû à “la poursuite de la baisse du nombre de médecins généralistes libéraux et de leur activité moyenne, ainsi que de la croissance de la population”.
Les inégalités sont en revanche toujours marquées sur le territoire français. L’accessibilité moyenne des 10% de la population la moins bien dotée est de 1,5 consultation par an, alors que pour les 10% la mieux dotée, elle est de 5,7 consultations par an. L’accessibilité des premiers est ainsi 3,9 fois inférieure à celle des seconds. Cette différence a augmenté de 4% par rapport à l’année précédente. Même si cette différence reste importante, elle est la plus faible observée parmi les cinq catégories de professionnels de santé.
Infirmières
Du côté des infirmières, l’accessibilité moyenne pour 2022 est de 157,4 (ETP pour 100 000 habitants standardisés). C’est 0,8% de plus par rapport à 2021. En revanche, l’écart entre les populations les plus et les moins dotées est plus important (6,1) que chez les généralistes. Mais cette différence est identique à celle de l’année précédente.
A l’instar des infirmières, l’accessibilité des sages-femmes, des kinés et des chirurgiens dentistes augmente en France. C’est pour les sages-femmes qu’elle est la plus importante (+5,5% entre 2021 et 2022). Suivent les kinés (+3,1% entre 2021 et 2022) et les chirurgiens-dentistes (+1,6% entre 2021 et 2022). D’après la Drees, ces chiffres s’expliquent par une augmentation du nombre de professionnels.
Si l’on compare les 10% d’habitants les mieux et les moins dotés, les différences sont importantes ; 7,8% pour les chirurgiens-dentistes, 6,7% pour les masseures-kinésithérapeuthes et 5,2% pour les sages-femmes. Cet écart augmente par rapport à 2021 pour les chirurgiens-dentistes (+7%) et les kinés (+1%) mais diminue pour les sages-femmes (-3%).
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