C’est une rentrée qui s’annonce “cruciale” pour l’avenir de l’exercice des médecins généralistes, prévient MG France. Dénonçant la politique du Gouvernement et se demandant même si les politiques ne cherchent pas un système de santé “sans médecins”, le syndicat pointe du doigt des choix “incompréhensibles, “après une année au cours de laquelle nous avons assisté à une attaque sans précédent contre notre profession, associant tentatives de démantèlement de notre activité, contraintes et pressions, chantage et accusations”.
“En l’absence de prise en charge globale, médico-psycho-sociale, sans parcours de soins gradué entre la ville, les soins spécialisés et l’hôpital, aucun système de soin ne peut tenir”, affirme sa présidente, la Dre Agnès Gianotti, qui considère également qu’il n’est pas possible de “sauver le système” en laissant “proliférer les plateformes de téléconsultation ou les centres de soins non programmés, structures onéreuses qui peuvent convenir à une population urbaine, CSP+ et peu malades”.
Pour la généraliste, toutes les limites de la “mauvaise gestion” des politiques sont déjà présentes : “fuite des professionnels vers des activités de niche, population non soignée, marchandisation et privatisation de la santé, perte de la solidarité et aggravation des inégalités sociales de santé”, liste-t-elle notamment. La conclusion est claire, pour Agnès Gianotti : “Nous avons tous saisi qu’investir dans le capital santé des Français n’était pas une priorité pour nos décideurs”. A l’occasion de sa grande conférence de rentrée, elle s’est d’ailleurs montrée particulièrement inquiète pour l’attractivité de sa spécialité. "Le nombre de généralistes diminue d'année en année. Au concours de spécialités des médecins, il y a moins de 2% des postes offerts de médecine générale qui étaient pris par les 500 premiers. Cela veut dire que notre profession n'est plus du tout attractive. Cela pose un vrai problème", a-t-elle déclaré.
Regrettant un “règne du court-termisme”, la présidente de MG France assure que l’automne sera “l’heure du choix politique”. “Les semaines à venir seront déterminantes, pour nous et pour les patients”, a-t-elle rappelé. Alors que les négociations conventionnelles doivent rouvrir d’ici peu avec l’Assurance maladie, “MG France n’acceptera pas que le Gouvernement sacrifie les médecins généralistes”, prévient-elle aussi. “Notre métier est essentiel et c’est aussi l’un des plus intéressants du monde de la santé par sa complexité, sa variété, ses échanges humains. Il est hors de question que nous acceptions de le voir perdre son sens au profit de pratiques d’abattage plus lucratives mais moins pertinentes”, martèle Agnès Giannotti qui affirme que son syndicat n’acceptera pas de signer un texte qui “outre la compensation de l’inflation, ne valoriserait pas aussi la complexité et les prises en charges lourdes et qui contraindrait la profession par un carcan d’obligations.”
“Les médecins généralistes ne sont pas coupables ! Au contraire, ils restent combatifs pour s’organiser et continuer à soigner la population, encore faut-il les encourager…”, conclue la présidente de MG France.
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?